Réassurance : Moody's table sur une remontée des tarifs en 2018
Les tarifs mondiaux de réassurance, en repli depuis plusieurs années, devraient repartir en hausse en 2018 à la suite de plusieurs catastrophes naturelles de grande ampleur l'an passé, a fait savoir mardi l'agence de notation Moody's.
"Nous nous attendons à ce que les pertes significatives dues aux catastrophes en 2017 entraînent des hausses de prix en 2018", écrit l'agence dans cette note, selon laquelle cette tendance a déjà été à l'oeuvre lors du traditionnel renouvellement des contrats de couverture en janvier. En 2017, plusieurs ouragans dans la zone des Caraïbes et aux Etats-Unis, des tremblements de terre au Mexique et des feux de forêt dévastateurs en Californie avaient provoqué de lourds dégâts.
Les réassureurs, c'est-à-dire les assureurs des assureurs, ont été contraint de puiser l'an dernier dans leurs réserves de fonds propres pour absorber le coût de ces catastrophes naturelles, ce qui a toutefois permis de réduire les excès de capital. Conséquence, "la rentabilité du secteur devrait s'améliorer" cette année, à condition toutefois que les destructions provoquées par les catastrophes naturelles n'excèdent pas un certain seuil, poursuit Moody's.
Cette embellie tombe à pic pour un marché dans un contexte de taux bas qui complique la tâche de faire fructifier les primes encaissées, alors que l'intense concurrence au sein du secteur et l'absence de catastrophe naturelle de grande ampleur n'avaient cessé d'éroder les tarifs ces dernières années. Il ne faut toutefois pas s'attendre à une remontée spectaculaire des tarifs, prévient Moody's, selon qui la concurrence de la réassurance alternative, activité consistant à faire appel au marché pour s'assurer contre les risques, devrait se poursuivre en 2018 et donc freiner les hausses de prix.
"Les capitaux alternatifs vont représenter une part croissante des capacités de réassurance", de plus en plus de compagnies ayant recours à cette option pour réduire leurs risques, affirme l'agence. Moody's s'attend également à ce que la consolidation à l'oeuvre depuis 2015 au sein du secteur se poursuive, "dans la mesure où les petits réassureurs sont en quête de la sécurité, de la position de marché, et des économies de coûts potentielles offertes par l'appartenance à un grand groupe".
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