Réforme de la PSC : La MNH mise sur la prévention et l’action sociale
La Mutuelle nationale des hospitaliers (MNH) souhaite que la prévention santé et l’action sociale soient intégrées dans les futurs appels d’offres dans le cadre de la réforme de la protection sociale complémentaire des fonctionnaires.
« Les mutuelles affinitaires ont un rôle important à jouer dans la prévention et la promotion de la santé. Nous militons pour que les actions de prévention fassent partie du cahier des charges des futurs appels d’offres, dans le cadre de la réforme de la PSC. Reste à voir quelle serait le modèle économique mais nous pensons que l’assurance maladie pourrait financer ces actions de prévention. La MNH qui a une fine connaissance des risques des professionnels de santé est légitime pour mener ces actions. Aujourd’hui, il y a un trou dans la raquette dans l’accompagnement des professionnels de santé en matière de prévention. Ces actions autour de l’ergonomie, l’aménagement du poste de travail ou de l’accompagnement psychologique peuvent faire gagner entre 0,5 et 1 point sur le taux d’absentéisme des établissements de santé », a déclaré Benoît Fraslin, le nouveau président de la MNH, lors d’un déjeuner de presse. Le président présentera au conseil d’administration plusieurs pistes pour développer des actions de prévention, dont certaines pourraient s’inscrire dans le cadre de l’article 51 ou des CPTS.
Les avantages concurrentiels des mutuelles
La réforme de la protection sociale complémentaire entrera en vigueur pour la protection sociale hospitalière à partir de 2026. Comme sur les deux autres versants, l'employeur public prendra en charge 50% de la couverture santé des agents. Reste donc à définir le périmètre et le contenu de cette couverture. La MNH mise sur la prévention et l’action sociale, spécifiques aux mutuelles de fonctionnaires, pour en faire des avantages concurrentiels dans le cadre des 4.500 futurs appels d’offres qui seront probablement organisés à l’échelon des GHT. La mutuelle des hospitaliers consacre 10M d’euros par an à l’action sociale. « Si on raisonne uniquement sur le système d’assurance, la réforme profitera à nos concurrents qui sauront proposer le prix le plus bas du marché. Tout le monde sait faire du low cost et d’autres savent mieux le faire que les mutuelles de la fonction publique », considère Benoît Fraslin.
Les spécificités des hospitaliers
Gérard Vuidepot, ancien président a évoqué les enjeux de la réforme pour les hospitaliers : « Le gouvernement a voulu transposer l’ANI du secteur privé. Or, il y a des spécificités à la fonction publique comme l’égalité de traitement et la solidarité inter-générationnelle. En France, il y a 5 millions de fonctionnaires actifs et 4,5 millions de fonctionnaires retraités. Les retraités représentent presque la moitié de notre portefeuille. Reste donc à voir comment on organise la solidarité inter-générationnelle, la portabilité des droits et la soutenabilité du système dans le futur dispositif ».
Le système de financement de la protection sociale des hospitaliers qui passe aujourd’hui par l’ondam et la loi de financement de la sécurité sociale est une source de complexité supplémentaire, comparé aux autres versants de la fonction publique. « Ce serait sympa que le troisième versant ne soit pas le dernier servi » et que les discussions avancent sur les modalités de mise en œuvre de la réforme, a demandé Benoît Fraslin.
Ouvert aux alliances
La mutuelle ne couvre aujourd’hui que 10.000 adhérents dans le cadre de contrats collectifs, dont la majorité ont été signés avec des établissements privés non lucratifs. Dans la perspective de cette réforme, le président a confirmé la volonté de la MNH d’adresser ce marché en alliance avec d’autres acteurs, comme nous l’avions écrit dans nos colonnes. La MNH est en discussion avec plusieurs acteurs et pourrait entrer en négociation exclusives d’ici la fin de l’année.
Parmi les pistes de développement de la mutuelle des hospitaliers, « c’est dans notre vision politique de nous approcher des médecins de ville », a dit Gérard Vuidepot, ancien président de MNH et toujours président de MNH Prévoyance.
La Grande Sécu ne couvrira pas tout
Interrogé sur l’articulation entre l’assurance maladie obligatoire et complémentaire, le nouveau président de MNH a déclaré : « La Grande Sécu ne couvrira pas tout. Il restera toujours des prestations spécifiques et la prévoyance. Il restera toujours de la place pour les organismes complémentaires. En plus, le 100% santé ce n’est pas du tout la Grande Sécu puisque les organismes complémentaires ont largement participé au financement de la réforme ».
Par ailleurs, l’ancien président Gérard Vuidepot a expliqué que la cyber-attaque dont a été victime la MNH en février 2021 avait eu un coût total de 5 millions d’euros pour la mutuelle.
Enfin, à propos de l’élection du président à la Mutualité Française, Benoît Fraslin a confirmé que la MNH avait voté pour le candidat Jean-François Furet-Coste. Cela dit, il trouve le programme d’Eric Chenut « intéressant » et « attend des actes », notamment sur « la revitalisation de la vie démocratique » au sein de la fédération mutualiste.
À voir aussi
PSC : La MGEN montre les muscles
PSC : Le ministère de la Justice reporte le délai de réponse