L'assurance en France a réalisé une année 2010 mitigée. L'assurance-vie a montré ses premiers signes d'essoufflement mais le secteur a tenu sa rentabilité.
« Les résultats sont solides mais la marge de manœuvre est limitée » a d'emblée prévenu Bernard Spitz à propos des résultats de l'assurance en France pour l'année 2010. Si les indicateurs sont plutôt au vert, avec un chiffre d'affaires en hausse de 3,5% à 206,6Mds d'euros contre 199,6 en 2009 et un résultat net également en progression positive de près de 20% à 7,3Mds d'euros contre 6,1Mds en 2009.
Mais cette belle santé, qu'illustre la rentabilité du secteur (résultat net / fonds propres) située à 7,8%, reste fragile, notamment parce que le secteur a souffert d'une fin d'année difficile sur l'assurance-vie. L'activité vie pèse 69% du chiffre d'affaires de l'assurance en France.
Avec un chiffre d'affaires en vie-épargne de 143,2Mds d'euros (+3,8%) et une branche santé-invalidité-dépendance dans les mêmes évolutions (+ 3,9% à 17,4Mds d'euros), le secteur des assurances de personnes aurait pu afficher un meilleur visage sans la hausse bien plus forte des prestations (+5,9% à 103,5Mds d'euros) qui fait retomber la collecte nette au niveau de ce qu'elle était en 2009 : 50,5Mds d'euros.
Du côté de l'assurance de biens et responsabilités, pas de miracle non plus. Xynthia et les inondations dans le Var ont à eux seuls coûté 2,1Mds d'euro. Le chiffre d'affaires augmente toutefois de 2,2% à 46Mds d'euros, uniquement porté par le marché des particuliers qui progresse de 3,7%, tandis que la branche entreprise stagne à 18,4Mds d'euros.
Dans le détail, les effets tarifaires ont joué dès 2010, lorsque certains assureurs ont haussé les tarifs pour rééquilibrer la technique en dommage. Exemple, l'assurance habitation, confrontée en 2009 à Kalus et Quinten et « une rupture dans la fréquence des sinistres » selon Stéphane Pénet, de la commission dommages de la FFSA, fait un bond de 5,1% en chiffre d'affaires. En auto (+2,6%), l'effet tarifaire est évalué à « un point, et un point et demi pour l'effet de parc et de garanties nouvelles ». La prime à la casse jouait alors à plein.
Ce sont bien les branches construction et RC générale qui sont en chute, respectivement de 2,7 et 2,2%, tandis que la sinistralité (les prestations versées) se rétablissait légèrement (-2,6% à 33,9Mds d'euros). Avec de tels chiffres, le ratio combiné de l'assurance de biens et responsabilités s'améliore, certes, mais reste encore élevé, à 103,2% contre 104,7% en 2009.
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