Le bancassureur belge KBC a réalisé un bénéfice net de 13M d'euros en 2011, en forte baisse par rapport au bénéfice de 1,86Md de 2010, à cause de la dévaluation de certains de ses actifs en raison de la crise de la dette.
Le bénéfice net a atteint 437M d'euros au 4ème trimestre 2011 contre un bénéfice de 724M un an plus tôt, et une perte de 1,58Md pour les trois mois précédents de 2011, a précisé le groupe.
« Le dernier trimestre 2011 a été caractérisé par un résultat substantiel, une nouvelle phase importante accomplie dans notre plan de désinvestissement et la poursuite de la réduction de notre profil de risque », a estimé le directeur général, Jan Vanhevel, dans un communiqué.
En dehors des éléments exceptionnels, le bénéfice net s'inscrit à 161M d'euros au dernier trimestre 2011, contre une perte de 248M au 3è trimestre, et un résultat quasi similaire aux 168M dégagés un an plus tôt.
Excellent trimestre pour le pôle assurance
M. Vanhevel a mis en avant les « bons résultats du modèle d'entreprise stratégique de bancassurance sur les marchés domestiques de Belgique et d'Europe centrale et orientale. Le pôle d'assurance surtout, a réalisé un excellent trimestre ».
Cependant, a-t-il précisé, le résultat a été affecté par « une augmentation des provisions pour pertes de crédit en Irlande et en Hongrie » ainsi que par « la réduction de valeur actée sur notre position en obligations d'État grecques », en raison des difficultés économiques dans ces pays.
KBC a finalisé début 2012 la vente de sa filiale d'assurances polonaise, Warta, pour 770M d'euros à l'Allemand Talanx. Cette cession fait partie des obligations de KBC dans le cadre de son plan de restructuration en échanges des aides publiques qu'il a reçues à trois reprises entre 2007 et 2009.
Plan stratégique accéléré
« En dépit de conditions de marché particulièrement difficiles, la mise à exécution de notre plan stratégique s'accélère », a affirmé M. Vanhevel. En 2011, « nous avons réduit davantage notre exposition aux obligations d'État d'Europe méridionale, aux CDO et aux ABS, ce qui nous a permis de continuer la réduction des risques et de la volatilité des bénéfices », a-t-il précisé.
Après le remboursement d'une tranche de 500M d'euros d'aides en janvier, M. Vanhevel a indiqué que KBC allait « s'efforcer de rembourser 4,7Mds d'euros d'aides publiques d'ici fin 2013 (avant qu’une pénalité ne soit appliquée), conformément au plan européen».
Mais les agences de notation maintiennent la pression sur le groupe. Après Moody's fin 2011, l'agence Fitch a abaissé le 31 janvier la note de KBC de « A » à « A- » en même temps que celle de sa concurrente Dexia Banque Belgique, à la suite de l'abaissement de la note de la Belgique.
Probabilité d’une aide de l’Etat
Cette sanction « reflète la très forte probabilité d'une aide supplémentaire de l'Etat belge en direction » du groupe KBC « si nécessaire », selon Fitch. Or, l'abaissement de la note de la Belgique rend le pays moins à même de soutenir les établissements financiers, souligne l'agence.
KBC a réaffirmé jeudi qu'il répondait en matière de capital aux objectifs définis par le superviseur bancaire européen (EBA) et qu'il détenait un ratio de fonds propres « durs » (capital et bénéfices mis en réserve rapportés aux prêts accordés) de 9%.
BRUXELLES, 9 fév 2012 (AFP)
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