Malgré un chiffre d’affaires en légère baisse pour 2013, Groupama renoue avec les bénéfices après deux années de pertes importantes. L’assureur mutualiste qui a "tourné la page de la financiarisation pour revenir aux fondamentaux", a notamment revu ses priorités pour Amaguiz et souhaite développer son activité Banque.
Avec un chiffre d’affaires en baisse de 2,3% à 13,7Mds d'euros pour 2013, Groupama a notamment souffert d’"une forte reconfiguration des activités d’épargne", explique Thierry Martel, son directeur général, lors d’une conférence de presse tenue le jeudi 20 février. L’assureur vert enregistre ainsi une baisse de performance de son activité d’épargne en Euros, malgré un collecte en unités de compte en forte croissance. Le chiffre d’affaires en assurance de personne atteint sur l’année 6,3Mds d’euros (-6,5%) quand celui des assurances IARD atteint 7Mds (+1,5%).
L’assureur mutualiste voit toutefois son bénéfice net redevenir positif à 283M d’euros, après deux années de pertes (s’élevant à 589M d'euros). "Nous sommes très heureux de renouer avec des résultats significativement positifs, dans un contexte très difficile sur le plan de la sinistralité climatique", indique Thierry Martel. La vente de ses participations dans la banque Société Générale et le groupe de BTP Eiffage ont notamment contribué au redressement de la marge de solvabilité de l'enseigne à 200% (contre 107% en 2011).
Réajustements tarifaires et juste répartition de la collecte
Leader de l’assurance agricole dans l’hexagone, Groupama a évidement souffert des aléas climatiques. "Sur 85.000 exploitations assurées, nous avons connu en 2013 près de 47.000 déclarations de sinistres. C’est du jamais vu !", lance Jean-Yves Dagès, président de Groupama. "Depuis 3 ans, les mauvaises années se succèdent, avec un multitude d’événements de moyenne intensité", poursuit Thierry Martel. La charge globale liée aux conditions météo s'est ainsi élevée à 580M d'euros pour l’assureur, en hausse de 180M par rapport à l’année précédente, déjà jugée "exceptionnelle".
Avec des rattrapages de tarifs en 2013 sur les assurances multirisques climatiques et sur certaines garanties complémentaires, "nous avons également procédé à un réajustement tarifaire en assurance automobile suite à un tassement de notre portefeuille", enchaîne M Martel, qui justifie ainsi sa stratégie de redressement des marges et des portefeuilles.
Concernant l’assurance-vie, l’assureur vert enregistre pour ses fonds en Euros une décollecte de 1,2Md d’euros, à cause notamment d’un rééquilibrage du portefeuille entre la part en Euros et la part en Unités de Compte. Si en deux ans, l’enseigne à doublé sa part en UC, elle souhaite pour 2014 "arriver à une répartition égale pour la collecte des fonds en euros, des unités de compte et de l’épargne bancaire", précise Thierry Martel.
Moins de pub pour Amaguiz et croissance de l'activité bancaire
Parmi les axes stratégiques de Groupama pour les année à venir, l’assureur souhaite développer son activité bancaire. "Nous souhaitons recentrer nos activité bancaires sur les segments sur lesquels nous sommes le plus complémentaires avec le métier d’assureur, c’est à dire le crédit et l’épargne bancaire", explique Thierry Martel. "Nous souhaitons faire qu’un tiers de notre collecte d‘épargne se fasse sous forme de produits bancaires et faire croître notre activité de crédit au même rythme", poursuit-il. Avec actuellement près de 550.000 clients en portefeuille Banque, l’enseigne vise un encours supérieur à 2Mds d’euros pour la banque commerciale en 2015.
Concernant enfin Amaline (qui coiffe Amaguiz.com), la filiale de vente directe de Groupama, "l’hypothèse de croissance de marché prévue lors de son lancement ne s’est pas réalisée", selon le directeur général de l’assureur. "La stratégie de marque que nous avions au départ, avec des investissements publicitaires importants, a été revue pour réduire les coûts". L’opérateur direct reste toutefois un laboratoire d’idées pour l’enseigne qui se dit très attentive au marché de la comparaison d’assurance.
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