La mutuelle nationale territoriale (MNT) souffre des taux bas. Le résultat net s’élève à -5,983 millions d’euros en 2019 et le ratio de solvabilité baisse encore, à 137,9%.
Comme pour les autres acteurs du marché, les taux bas ont coûté cher à la MNT. En 2019, la mutuelle a augmenté de 1,3% son chiffre d'affaires qui s’élève à 657,3 millions d’euros. Le résultat net de la mutuelle entre en territoire négatif à -5,985 millions d'euros, contre les 10 millions d'euros initialement prévus. « Nous enregistrons en 2019 un résultat qui, bien que négatif, masque le suivi de la trajectoire économique de la mutuelle. Si on a un résultat négatif c’est à cause de l’impact des taux bas sur les provisionnements. Sans cela, le résultat aurait été conforme à nos attentes, avec une maîtrise des frais à souligner », signale Alain Gianazza, président de la MNT.
Le ratio de solvabilité baisse de presque 5 points en 2019 pour atterrir à 137,9%, après avoir perdu 18 points en 2018. « Notre objectif est d’avoir un ratio entre 140 et 160%. Nous souhaitons revenir à 180% le plus rapidement possible, d’ici moins de 5 ans, a annoncé Laurent Adouard. Nous nous battons depuis des années pour équilibrer le régime de prévoyance ».
La MNT fera évoluer son offre prévoyance, en remplaçant la rente perte de retraite en cas d’invalidité par un capital perte de retraite, moins consommateur en provisions. La mutuelle augmentera également ses cotisations en prévoyance, au cas par cas, avec une hausse moyenne de 7%, dont 3% correspond à de la dérive technique. Enfin, la MNT a renouvelé son traité de réassurance jusqu’en 2025 auprès d’un pool de réassureurs (Hannover Re, Mutex, Mapfre Re, CCR et Nacional Re). « Le régime est toujours déséquilibré mais nous poursuivons notre trajectoire économique », indique Laurent Adouard.
L'assemblée générale a approuvé le nouveau projet stratégique de la mutuelle nommé dans lequel la mutuelle se doter d’une trajectoire d'économie propre à horizon 10 ans. La mutuelle a également adapté sa gouvernance, en intégrant 3 représentants des salariés au conseil d'administration. Enfin, la MNT a prévu de resserrer progressivement son conseil d'administration sur 4 ans. "Actuellement, nous sommes 42. Nous intégrons 3 représentants des salariés. Et d’ici 4 ans, nous ne serons que 36", explique Alain Gianazza.
Bilan de l'offre non responsable
L’an dernier, la MNT a lancé une nouvelle offre, avec un premier niveau non responsable, à destination des agents qui ne bénéficient pas d'une participation de l'employeur. La mutuelle annonce 30.000 affaires nouvelles, dont 6% sont non responsables. « Nous sommes légèrement en-dessous de nos prévisions sur notre offre non responsable. L’activité est ralentie suite à la crise. Nous réfléchissons à aménager la gamme mais pour faire évoluer le niveau juste en-dessus de l’offre non responsable, car il est trop cher par rapport à la concurrence », signale Laurent Adouard.
L'impact de la crise pour la MNT
"Nous avons constaté une chute de la consommation médicale pendant deux mois, qui n’est qu’un report puisqu’il y a déjà une recrudescence de la consommation. Nous enregistrons en juin 2020 des niveaux de prestations supérieurs à ceux de juin 2019", explique Laurent Adouard.
La reprise de la consommation de soins depuis le 11 mai est plus importante chez les agents de la fonction publique territoriale que sur l'ensemble des actifs car un nombre important d’agents sont restés en activité pendant la crise. « On a beaucoup applaudi le personnel soignant à 20h mais on n’a pas regardé les services publics comme le ramassage des ordures qui ont manqué de reconnaissance, considère le directeur général de la MNT. Dans nos modèles, on ne prévoit pas une baisse significative des prestations santé servies d’ici fin 2020 ». Cette baisse ne serait que de 7 millions d’euros pour la MNT, selon Laurent Adouard, qui signale des effets importants à long terme sur le report des soins. En prévoyance, en revanche, l’impact de la crise serait quasi nul pour la MNT.
45% des agents de la FPT ont renoncé au moins à un soin pendant le confinement, 31% à une consultation médicale, 70% à s’équiper en appareil auditif. 94% des agents qui ont renoncé aux soins ont l’intention de les replanifier, contre 86 % pour l’ensemble des actifs, selon une étude de l’IFOP commandée par la MNT.
La mutuelle n’a pas de ligne directrice sur l’orientation des cotisations santé pour 2021 et attend de pouvoir calculer les reports des soins pour se décider. « La MNT ne tirera pas bénéfice de la situation, ce n’est pas notre raison d’être, mais la distribution doit se faire de manière la plus juste possible », indique Laurent Adouard.
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