Résultats 2020 : Activité en baisse, sinistralité en hausse pour l'assurance
INFOGRAPHIES - La FFA a dévoilé les résultats du secteur de l'assurance pour un exercice 2020 hors norme. L'activité est en nette baisse alors que la sinistralité a grimpé.
« Nous avons été surpris par l'ampleur de la pandémie. Personne n'avait imaginé que cela conduirait à la mise en arrêt de pans entiers de l'économie », analyse Florence Lustman, présidente de la Fédération française de l'assurance à l'occasion de la présentation des résultats du secteur.
Si le marché s'est rapidement mis en ordre de marche après le premier confinement du mois de mars 2020, l'année restera marquée par un très net recul de l'activité des assureurs. Ces derniers ont ainsi encaissé 220,6Mds d'euros de primes, toutes branches confondues. Soit un décrochage de 27Mds d'euros par rapport à 2019 (-12%). Pour autant, ce recul masque des disparités selon les segments. Car dans le détail, l'assurance de biens et de responsabilités est en croissance (+1,2%), tout comme l'assurance de personnes (+1,8%). Le creux est imputable à l'assurance vie dont le niveau de cotisations s'écroule de 19,5% sur une année.
2,9Mds d'euros de charges de sinistre supplémentaires liées à la crise
De l'autre côté du bilan, s'agissant des prestations, la tendance est inverse. En assurance vie, elles demeurent stables (+0,1%). Mais elles grimpent de 4,4% en assurance de personnes et 2,1% en assurance de biens et de responsabilités. Sur ce dernier segment, c'est le dommages en entreprise qui plombe la facture. Les prestations versés aux professionnels ont ainsi bondi de 3,3Mds d'euros quand elles baissaient de 1,2Md d'euros en automobile. Le nombre de sinistres observés en 2020 en automobile a d'ailleurs chuté de 19% selon la FFA.
Des chiffres qui reflètent la situation inédite de l'exercice 2020. « Durant le premier confinement, les Français ne prenaient plus leur véhicule. Nécessairement il y avait moins d'accident. Mais sur la plan financier, notons que la réparation coûte de plus en plus cher avec une hausse de 8% », souligne Florence Lustman. La sinistralité en entreprise a explosé en raison notamment des pertes d'exploitation. Et la présidente de rappeler toutefois que le secteur ne peut pas prendre en charge les pertes d'exploitation « lorsque ce n'est pas prévu au contrat. La pandémie est un risque systémique. Et si j'ai un regret à avoir, c'est celui du timing du régulateur qui a publié tardivement les statistiques montrant que 93% des contrats ne couvraient pas la perte d'exploitation en cas de pandémie ». Mais les conclusions de l'ACPR sont arrivés au mois de juin. Les critiques à l'endroit des assureurs, minés par une communication erratique, avaient déjà produit leurs effets sur l'image du secteur. Au total, la charge de sinistralité liée à la crise du Covid-19 est estimée à 2,9Mds d'euros, selon la fédération.
Reste que le ratio combiné en automobile a retrouvé des couleurs. Il repasse sous la barre des 100% pour atterrir à 96,1%. En MRH il s'améliore également. Il gagne 2,7 points à 97,3%. En revanche en dommages des entreprises, il se dégrade de 24,3 points à 120,8 points.
En santé, les prestations versées ont également augmenté alors même que la consommation de soins a diminué en 2020 sous l'effet de la crise. Florence Lustman l'explique par l'intégration de la taxe Covid d'1Md d'euros versées par les OCAM au titre de 2020. Sans elle, les remboursements effectués par les assureurs en santé auraient diminué par rapport à 2019.
La solvabilité des assureurs vie marquée par la crise
Les effets de la crise ont donc induit une charge de sinistre supplémentaire pour le secteur. Pour autant, le ratio de solvabilité des assureurs non-vie est resté relativement stable à 265% (-5 points). Pour les assureurs vie, la baisse est plus marquée. Ils perdent, en moyenne, 34 points à 225%. « L'année a été totalement inédite, notamment sur le plan financier avec un contexte défavorable pour les assureurs, marqué par des taux négatifs concomitants à une crise des marchés financiers il y a tout juste un an. Mais le secteur est robuste », précise la présidente de la FFA.
Les assureurs sont désormais attendus sur la relance. Dès le mois d'octobre dernier, en partenariat avec la Caisse des Dépôt, ils lançaient le programme Relance Durable France. 2,3Mds d'euros doivent être ainsi investis dans les secteurs comme le tourisme (207M d'euros) ou la santé (766M d'euros) sous forme de dette, d'actions et d'actions non cotées.
A cela s'ajoutent les prêts participatifs lancés par le ministre de l'Economie et des Finances au début de l'année. Mais quelques points restent à régler, notamment sur le traitement prudentiel des ces investissements en quasi fonds propres et l'origination des entreprises éligibles au dispositif.
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