INFOGRAPHIES - Groupama a dévoilé ses résultats pour l'exercice. L'activité demeure stable, mais le résultat net a été divisé par 2.
La tendance de résultats de Groupama en 2020 est finalement identique à celle de 2019. Mais les causes ne sont évidemment pas les mêmes. En premier lieu, l'activité croît de 1,7% à 14.445M d'euros. « Cette progression est légère, mais prend en compte les primes que nous avons rendues à nos sociétaires pour un montant global de 135M d'euros et les impayés que nous estimons à 47M d'euros », précise Cyril Roux, directeur financier de Groupama.
Dans le détail, le chiffre d'affaires est largement tiré par la France (+3,1%) quand celui de l'International refluait de 1,7%. « C'est essentiellement le résultat du redressement opéré sur notre filiale italienne », souligne le directeur financier de Groupama.
En France, les deux principaux segments de marché contribuent à la croissance de l'assureur mutualiste. Le chiffre d'affaires en biens et responsabilités gagne 0,7% à 5692M d'euros, sous l'effet, notamment, d'une hausse de 4,5% en assurance des entreprises et des collectivités. En assurance de personnes, l'activité atteint 6.319M d'euros (+3,6%). La bonne année commerciale en épargne/retraite, grâce au lancement du PER, y participe grandement. Sur ce marché, la croissance atteint 12,6%.
Résultat ne divisé par 2
Le résultat opérationnel économique de Groupama est quant à lui en nette baisse. De 413M d'euros en 2019, il passe à 306M d'euros. « C'est la marque de la crise de la Covid, pointe Cyril Roux. En premier lieu, nous avons eu moins de produits financiers. Ils ont baissé de 10% en raison, notamment de la suspension des dividendes et des loyers ». Par ailleurs, « l'impact de la crise sur nos comptes techniques s'élèvent à 225M d'euros bruts de réassurance », ajoute Thierry Martel, directeur général de Groupama. Les effets favorables du Covid sur la sinistralité ont été constatés essentiellement en automobile et ne compensent pas les impacts négatifs de la crise. D'ailleurs, le ratio combiné du groupe en non-vie se dégrade de 1,7 point à 98,7%.
Par répercussion, le résultat net de l'assureur mutualiste décroche. « Il est divisé par 2, mais nous en sommes fiers. En tant qu'assureur mutualiste, nous avons répondu présents auprès de nos sociétaires. A titre d'illustration, nos gestes de solidarités représentent un effort de 250M d'euros. Et comme l'argent ne fait pas tout, nous avons également passé 1 million d'appels non commerciaux à destination de nos sociétaires pour savoir s'ils avaient besoin d'aide aussi bien sur les sujets assurance que sur l'accompagnement dans leurs démarchent pour faire face à la crise », commente Thierry Martel.
Orange Bank reste un partenaire
Revenant sur le partenariat entre Groupama et Orange, Thierry Martel a clairement exposé que l'assureur mutualiste « ne souhaite pas renoncer à l'assur-banque. Et nous ne cherchons pas d'autres partenaires qu'Orange sur le crédit. L'accord passé avec Orange prévoyait le développement d'Orange Bank en France et en Espagne avec une option sur la Belgique. Mais Orange, qui dispose d'activités financières dans de nombreux pays souhaite pour sa part les regrouper au sein d'Orange Bank. Nous leur avons proposé de reprendre nos parts car nous aurions été obligés de nous opposer à ce projet de rapprochement qui allait au-delà de l'accord de départ ».
Enfin, le dirigeant s'est exprimé les prêts participatifs. A l'instar de Florence Lustman, présidente de la FFA, il pointe plusieurs éléments de vigilance. Tout d'abord, le traitement prudentiel de ces investissements. « Si les bancassureurs se montent aussi enthousiaste à l'idée d'investir dans ce fonds qui regroupera 90% des créances des entreprises c'est parce qu'ils bénéficient aussi des avantages du compromis danois. Et ils n'ont pas les mêmes positions que les assureurs, car leur maison-mère, les banques, ne sont pas totalement neutre dans cette histoire ».
Car l'autre point crucial pour le patron mutualiste touche à l'origine des fonds. « Il est fondamental que nous sachions comment ils sont originés. Nous devons éviter les conflits d'intérêt et les effets d'une asymétrie de l'information sur la sélection des entreprises qui auront accès à ces prêts ».
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