Sur un marché de l’aéronautique sévèrement impacté de la crise du Covid-19, Réunion Aérienne & Spatiale enregistre des pertes « contenues » et continue de travailler à l’arrivée de nouveaux partenaires à son tour de table.
Plombée par la mise à l’arrêt des transports aériens à travers le monde, l’activité aéronautique 2020 a vu s’envoler près de vingt ans de croissance continue. Dans son sillage, les opérateurs de la branche ont eux aussi été sévèrement impactés. « Alors que nous étions début 2020 sur des perspectives de croissance d’activité d’environ 5%, nous avons tous été rattrapés par les fortes perturbations liées à la crise sanitaire. Avec un trafic aérien quasi-à l’arrêt, à l’international comme sur les vols domestiques, les assureurs airlines ont enregistrés un trou d’air important sur le volume d’activité et une baisse de chiffre d’affaires de 20 à 30% sur le marché », explique Christophe Graber, président de Réunion Aérienne & Spatiale, interrogé par News Assurances Pro.
Pour autant, si les besoins en RC ont chuté du fait de la raréfaction du nombre de passagers, les besoins de solutions en dommages sont restés importants selon le dirigeant. « Quand 90% du parc mondial d’appareils est cloué au sol (contre 1/3 en temps normal), les problématiques de cumuls de risques (stockages, intempéries, conflagrations, etc), nécessitent des besoins de capacités importants ».
Pertes « contenues »
Après des exercices 2018 et 2019 en vitesse de croisière, LRA a vu son chiffre d’affaires 2020 chuter à 191,3M$* (contre 211,6M$ en 2019) alors qu’elle visait les 250M$. « Le ratio combiné se situe pour sa part à 108% sur l’exercice. Si l’on raisonne en sinistralité intrinsèque, sans tenir compte des ristournes, notre ratio combiné se serait situé entre 80 et 90%. In fine, 2020 sera une année de perte mais dans des proportions contenues », précise ensuite Christophe Graber.
Si Réunion Aérienne enregistre une sinistralité également contenue sur les corps d’aéronefs et sur la RC passagers, ses primes sont indexées sur l’activité de ses clients avec des perspectives haussières ces dernières années. « De fait, compte tenu de la chute d’activité, nous avons dû rendre 20 à 30% de nos primes via des ristournes prévues contractuellement », poursuit le dirigeant.
A contrario, sur le risque spatial, l’opérateur a connu un exercice 2020 plutôt positif puisque Réunion Spatiale (LRS) enregistre un niveau de primes en hausse à 16,9M$ (contre 15,4M$ en 2019) et un ratio combiné à 95,5% en net amélioration sur l’exercice (159% en 2019).
Actionnariat inchangé
Contrairement aux deux années précédentes, l’actionnariat 2021 de Réunion Aérienne & Spatiale va s’inscrire dans la stricte reconduction de son tour de table actuel (voir graphiques ci-dessous). Toutefois, malgré cet attentisme, « nous sommes en permanence à la recherche de nouveaux partenaires. Pour 2022, nous travaillons donc sur plusieurs pistes qui permettraient de nous faire évoluer structurellement vers une plus grande internationalisation », pointe Christophe Graber avant de conclure. « Notre structure dépend des fournisseurs de capacités. Contrairement à beaucoup de filiales de grands groupes qui ont décidé de fermer leurs activités aviation ces derniers mois, nous pouvons continuer à travailler, même si nous venions à perdre un membre ».
*109M$ sur le marché des compagnies aériennes, 64,6M$ sur le marché des constructeurs et aéroports et 17,7M$ en aviation générale.
À voir aussi
Grands risques : Le changement climatique, première source d’inquiétude
Risques d’entreprises : Le Norvégien Protector s’installe en France
Grands risques : Julien Monegier du Sorbier évolue chez Zurich France
Grands risques : Renouvellements 2025 disparates (WTW France)