Le groupe MACSF publie des résultats en forte croissance pour l'exercice 2021. L'assureur mutualiste retrouve un niveau d'activité d'avant crise.
« 2021 est une année de rattrapage, juge Stéphane Dessirier, directeur général du groupe MACSF. 2020 fut compliquée avec par exemple une collecte de 900M d'euros en assurance vie là où nous faisons en moyenne 1,2Md d'euros. En 2021 nous approchons 1,5Md d'euros. Nous avons rattrapé le retard ».
Le groupe enregistre ainsi un chiffre d'affaires de 1,477Md d'euros en assurance vie, marqué par une hausse de 2,7 points de la part UC dans la collecte brute à 31,7%. « Notre ambition est d'arriver à 25% de notre encours en unités de compte dans le cadre de notre plan stratégique, précise Guillaume Rosenwald, directeur général de MACSF Epargne Retraite. Avec des taux de 32% à 37% dans le collecte brute comme nous observons ces derniers mois, nous sommes dans la trajectoire. A fin décembre, 19% de notre encours se composaient d'UC ».
3.000 PER par mois
Une dynamique également portée par le PER. Depuis son lancement, le groupe engrange quelques 3.000 contrats par mois. « Nous sommes à 36.000 contrats en portefeuille. Rapporté à notre million de sociétaires cela nous laisse une capacité d'équipement substantielle », souligne Guillaume Rosenwald.
Pour autant, le groupe mutualiste n'envisage pas de lancer un FRPS. « Nous avons étudié le sujet, indique le directeur général de MACSF Epargne Retraite. Mettre en place un FRPS nous permettait de réaliser des économies de l'ordre de 130M d'euros sur nos fonds propres. Mais avec la remontée des taux, cette économie fond comme neige au soleil. Par ailleurs, pour des raisons de souplesse sur l'allocation d'actifs, nous avons pris la décision de ne pas créer de FRPS ».
La remontée des taux, justement, ne devrait pas impacter la MACSF. « Nous sommes un des rares assureurs à avoir un gap de duration inférieur à 5 ans. Nous souffrirons moins de la remontée des taux, affirme Guillaume Rosenwald. De plus, comme beaucoup sur le marché, nous avons constitué une PPB pour faire face à ce scénario ». Le ratio de Solvabilité de la mutuelle d'assurance s'est d'ailleurs amélioré de près de 50 points depuis 2019. Il atterrissait à 274% au 31 décembre dernier.
La conquête des hospitaliers reportée
En IARD, le résultat est similaire par rapport à 2020. Le portefeuille grimpe de l'ordre de 3%. En revanche, l'activité ne gagne que 1% à 711M d'euros. « Nous avons remboursé une partie de la cotisation prévoyance en déduisant le montant des cotisation à la caisse de retraite CNAVPL (Caisse nationale d'assurance vieillesse des professions libérales, ndlr) », détaille Stéphane Dessirier. Malgré le gel des cotisations pour 2021, la MACSF affiche un ratio combiné en assurance de biens à 98%. Le résultat net ressort à 265M d'euros en hausse de 70% sur un an.
En outre, dans le cadre de son plan stratégique, le groupe visait le développement sur les hospitaliers. « En raison de la crise, nous avons pris du retard. En 2020, les hôpitaux nous étaient fermés. En 2021, la situation restait particulièrement tendue, pointe le directeur général de MACSF. Nous avons levé le pied sur notre plan de recrutement. Nous souhaitions engager 70 personnes dédiées à la population hospitalière. Pour l'heure, nous avons staffé deux régions, Île-de-France et Est, pour lancer des expérimentations à taille réelle. D'ores et déjà, nous notons un réel intérêt pour nos produits complémentaires frais de soins ».
Chasser Lemoine
Enfin, la loi Lemoine ouvre de nouvelles perspectives pour 2022, même si le texte final issu des discussions au Parlement aurait pu être mieux bordé selon la mutuelle d'assurance. « Nous nous réjouissons de la libéralisation du marché. Mais nous pensons que la suppression du questionnaire médical selon les modalités prévues par la Loi est une erreur. Il aurait fallu le circonscrire aux primo-accédants ou aux personnes qui acquièrent leur résidence principale », regrette le directeur général de MACSF.
En l'état, les assurés les plus âgés verront leurs tarifs augmenter. Un risque qui touchera peu la mutuelle d'assurance dont les sociétaires empruntent majoritairement plus de 200.000 euros.
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