Résultats 2023 : CCR n'a plus de réserves... pour le moment
Si le chiffre d'affaires de CCR augmente en 2023, le réassureur public a dû puiser dans ses réserves. Il compte bien les reconstituer avec la hausse du taux de surprime.
L'accalmie sur le front des sinistres climatiques n'empêche pas CCR de puiser dans ses réserves. Sur l'exercice 2023, la sinistralité courante s'élevait ainsi à 1.029M d'euros pour le réassureur public. Auxquels s'ajoutent 342M d'euros de sinistralité additionnelle majoritairement imputable à la vague de sécheresse de 2022. Son coût est d'ailleurs réévalué de 2,9Mds d'euros à 3,5Mds d'euros. « Le nombre de communes reconnues en état de catastrophe naturelles au titre de la sécheresse de 2022 est finalement supérieur de 10% à 15% à nos estimations », précise Édouard Vieillefond, directeur général de CCR.
Le réassureur public a dû puiser dans ses réserves et reprendre « l’intégralité des 272M€ d'euros de la provision pour égalisation pour Catastrophes Naturelles disponibles à l’ouverture de l’exercice », indique un communiqué. « Aujourd'hui, nous n'avons plus de matelas. Un événement passerait directement dans nos comptes de résultats », poursuit Édouard Vieillefond. Le réassureur accueille par conséquent avec délice la hausse du taux de surprime actée par le gouvernement pour le 1er janvier 2025. « Cela va nous permettre de redresser le bilan, réagit le directeur général. Notre objectif est de retrouver la capacité d'absorber un choc quarantennal d'ici 10 ans ». Soit une capacité de 5,5Mds d'euros, contre 1,8Md d'euros à date.
Le financier compense le technique
La Caisse Centrale de Réassurance attend par ailleurs la publication du rapport Langreney auquel elle a participé afin d'imaginer d'autres ressorts pour pérenniser le régime. Prévention et sécheresse figurent en bonne place parmi ses priorités.
En attendant, CCR enregistre une hausse de son activité de 13,8% par rapport à 2022. Son chiffre d'affaires atterrit ainsi à 1.228M d'euros, dont 93,2% pour la partie Cat Nat. Plombé par la sinistralité climatique son résultat technique est déficitaire de 80M d'euros. Les 32 millions de bénéfice technique issus des autres réassurances publiques ne parviennent pas à compenser les 112M d'euros de déficit sur le régime. Pour autant, son résultat net termine dans le vert à 101M d'euros. « La plus-value réalisée sur la cession de CCR Re vient directement améliorer nos résultats financiers, relève Jacques Le Pape, président du réassureur. Cette cession nous permet de faire le pont entre une année déficitaire sur le plan technique et l'exercice 2025 qui verra la mise en œuvre de la hausse de la surprime ».
640M pour les inondations dans les Hauts-de-France
La vente d'une partie de CCR Re permet par ailleurs à la Caisse Centrale de Réassurance d'accélérer la rotation de son actif financier. Et par conséquent d'améliorer le rendement de son actif qui gagne 0,9 point à 2% entre 2022 et 2023.
Enfin, le réassureur public a réévalué le coût des inondations qui ont frappaient les Hauts-de-France ces dernières semaines. La facture pour le marché s'élève à 640M d'euros pour le marché dont environ la moitié pour CCR. Avec le tremblement de terre de la Laigne et la sécheresse, elles forment les trois évènements les plus coûteux de l'exercice 2023 pour l'entreprise publique.
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