INFOGRAPHIES - Macif parvient à limiter la casse dans un exercice 2023 heurté pour le groupe Aéma, sa structure de tête. La mutuelle d’assurance se tourne désormais vers 2026.
Le groupe Macif boucle son plan stratégique « Ma (P)référence » sur une érosion de son chiffre d’affaires. Ce dernier atterrit en effet à 6,679Mds d’euros en proforma, c’est-à-dire en incluant Apivia Macif Mutuelle qui rejoignait la Sgam au 1er janvier dernier. C’est 141M d’euros de moins qu’en 2022. Comme pour sa maison-mère, Aéma Groupe, c’est « la décollecte en assurance vie qui explique cette légère baisse, explique Jean-Philippe Dogneton, directeur général de Macif à News Assurances Pro. Dans le contexte inflationniste de 2023, nous avons fait face à des rachats partiels. Et malgré une belle production nouvelle, les versements, plus faibles à l’ouverture, n’ont pas permis de compenser ».
90% des nouveaux sociétaires d’Aéma Groupe
Le périmètre Mutavie est effectivement le seul dont le chiffre d’affaires décline entre 2022 et 2023. Il décroche de 13,4% à 1,9Md d’euros. En revanche, l’activité sur son cœur de métier, l’assurance dommages, poursuit sa croissance. Elle grappille 3,9% à 3,8Mds d’euros. « Cela reste une excellente année en termes de développement », estime le directeur général de la mutuelle d’assurance. Et pour cause, 120.000 sociétaires venaient grossir les portefeuilles de Macif en 2023. Soit plus de 90% des nouveaux assurés par l’ensemble des entités d’Aéma Groupe. Ce dernier annonçait ainsi avoir capté 130.000 nouveaux clients en 2023 sur les périmètres Macif, Aésio et Abeille Assurances.
La mutuelle glanait par ailleurs quelque 2 millions de contrats bruts en 2023, dont 1,8 million sur le seul périmètre du dommages. « Il faut bien se rendre compte que cela représente plus de 5.000 contrats par jours », appuie Jean-Philippe Dogneton.
Une fin d’année qui plombe les résultats techniques en IARD
Pour autant, malgré cette dynamique, les résultats techniques en IARD demeurent en berne. Le ratio combiné se détériore de 3,6 points à 104,7%. « 1,5 point provient de nos investissements informatiques, détaille le directeur général. C'est assumé. Mais, surtout, nous avons connu une dégradation sur la fin de l’exercice avec les tempêtes Domingos et Ciaran ». À eux seuls, ces deux évènements coûtaient 115M d’euros à la mutuelle. Soit presque la moitié de la charge de sinistres climatique nette de l’ensemble de l’exercice (306M d’euros).
En santé/prévoyance, la tendance est en revanche inverse. Le ratio combiné repasse sous les 100% à 98,8%. Cela tient au fait qu’Apivia Macif Mutuelle est « essentiellement positionnée sur de la santé individuelle », relève Jean-Philippe Dogneton. Et ce dernier de mettre en avant la compétitivité tarifaire des offres de la mutuelle avec des majorations inférieures de 2 à 3 points par rapport à la moyenne du marché qui oscille entre 8 et 9%.
Trois fois le résultat d’Aéma Groupe
Le résultat net atterrit quant à lui à 136,7M d’euros. En baisse par rapport au 147M d’euros proforma de 2022. Mais à mettre en regard des 51M d’euros dégagés par Aéma Groupe. Tous les segments de la Sgam Macif terminent d’ailleurs bénéficiaires (voir infographie ci-dessous).
Enfin, la solvabilité des différentes entités de Macif se maintient à flot. La Sam boucle l’exercice 2023 à 307%, en baisse de 10 points. « Cela s’explique par le fait que nous avons remboursé 400M d’euros de dette subordonnée en 2023 », précise Jean-Philippe Dogneton. Le désendettement se poursuivra en 2024 avec un nouveau remboursement de 125M d’euros. Mutavie affiche pour sa part un ratio de solvabilité stable à 256%. Celui d’Apivia Macif Mutuelle grimpe légèrement à 241%.
« Gardons la simplicité du régime Cat’ Nat’ »
La mutuelle d’assurance se tourne désormais vers 2026 et son nouveau plan stratégique « Impact Macif ». Elle vise 8 milliards d’euros de chiffre d’affaires et compte dépasser les 20 millions de contrats et les 6 millions de sociétaires. Une période qui pourrait marquer une nouvelle réforme du régime Cat’ Nat’. Thierry Langreney remettait ainsi son rapport au gouvernement au début du mois d’avril. « C’est très juste de dire que le financement du régime n’est pas garanti malgré la mesure d’augmentation de surprime actée par le gouvernement en début d’année », commente Jean-Philippe Dogneton.
Et si ce dernier salue le travail de l’ancien directeur général de Pacifica, il appelle « à conserver la simplicité du régime. À certains égards, le rapport s’enfonce dans la complexité ». Le dirigeant pointe ainsi les sujets autour des zoniers, du pilotage des parts de marché ou encore du traitement des résidences secondaires. « Gardons le côté opérationnel et ne tombons pas dans le sur-mesure », clame Jean-Philippe Dogneton.
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