Résultats 2024 : Résultat technique toujours déficitaire pour CCR

jeudi 13 mars 2025
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Jacques Le pape (Président) et Édouard Vieillefond (Directeur général ) de CCR.

INFOGRAPHIES – Malgré un chiffre d’affaires en légère progression, CCR voit son résultat technique rester déficitaire en 2024. Ce dernier est compensé par un résultat financier en forte hausse. Le réassureur public compte sur la hausse de la surprime pour renflouer sa provision pour égalisation.

Au sortir d’un exercice 2024 qualifié d’« assez normal » par son président Jacques Le Pape, CCR voit son chiffre d’affaires progresser légèrement sur un an à 1,237Md d’euros (contre 1.228M d'euros en 2023), dont 92,9 % pour l’activité Cat Nat.

Pour autant le réassureur public voit son résultat net demeurer déficitaire pour la 8ème année consécutive à -49M d’euros, et ce malgré une amélioration sur l’exercice (-112 M€ en 2023). Comme l’an dernier, la Caisse Centrale de Réassurance compense ces pertes techniques par un résultat financier en nette croissance à 252M d’euros (contre 182M d’euros en 2023). Cela lui permet de dégager un résultat net en progression de 81% sur l’année à 183M d’euros.

« Ce résultat technique négatif est l’illustration que la hausse de la surprime entrée en vigueur au 1er janvier 2025 est adaptée et qu’elle nous permettra de retrouver des niveaux positifs », explique Jacques Le Pape. « Nous pensons capter en 2025 les trois quarts de la hausse de cette surprime, précise pour sa part Édouard Vieillefond, directeur général de CCR. Sur les 4Mds d’euros du marché, CCR en touchera la moitié en quote-part, soit environ 2Mds d’euros. À partir de cette année, nous devons retrouver une capacité à dégager du résultat et retrouver notre rôle d’absorbeur de chocs ».

Sinistralité moindre

De son côté, la sinistralité Cat Nat est en recul de 24% sur l’exercice à 1,037Md d’euros. Et ce, malgré « la multiplication des épisodes de pluie et d’orage sur l’ensemble du territoire tout au long de l’année », précise CCR. « Nous n’avons peu ou pas connu de sècheresse en 2024, ce qui est une rupture par rapport aux années précédentes. L’année a été pluvieuse et humide ce qui a entraîné une forte sinistralité attritionnelle, sans parler des conséquences du cyclone Chido », précise Édouard Vieillefond.

La Caisse, qui fait état d’un S/P à 99,5% en 2024, en nette amélioration sur un an (107,2% en 2023), indique qu’elle n’a pas pu reconstituer sa provision d’égalisation qu’elle avait déjà consommée l’an dernier à hauteur de 272M d’euros pour minorer l’impact de la sinistralité totale de l’exercice.

Observatoire repoussé

Alors que le réassureur public travaille depuis plusieurs mois à la création d’un observatoire de l’assurabilité, Édouard Vieillefond précise que la sortie de ce dernier sera repoussée de quelques mois.

« Nous pensions pouvoir délivrer en mars. Une première version est toujours complexe, et il faut faire des choix. Cela nécessite des travaux techniques lourds qui avancent bien mais qui sont plus longs qu’anticipé. Il est également important d’échanger, notamment avec le ministères de l'aménagement du territoire et de la Transition écologique sur les aléas et la cohérence de notre approche avec les cartographies d’état. Nous travaillons également sur ce sujet avec les assureurs ainsi que sur la façon de mesurer leur concentration de présence », indique le directeur général.

CCR précise enfin qu’elle a finalisé en 2024 le transfert à SMABTP de la gestion d’actifs et des activités informatiques réalisées pour le compte de CCR Re (désormais Arundo Re). « La bascule informatique s’est accompagnée d’une cession de logiciels informatiques pour un montant de 21M d’euros », précise-t-elle. CCR détient par ailleurs encore 25% du capital du réassureur privé. « C’est le dernier lien qui nous lie avec SMABTP » indique le directeur général. « Lorsque l’on a privatisé Arundo Re, nous pensions qu’il était mieux que l’actionnaire reste au capital pour aider son entrée sur le marché en « stand alone ». C’est désormais chose faite, et nous n’avons donc plus de raison de rester au capital. Toutefois notre calendrier n’est pas contraint et il est d’abord piloté par les termes économiques d’une cession », conclut Jacques Le Pape.

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