Retraite : Des opportunités pour les distributeurs ?
D’après un sondage d’Odoxa pour Groupama, les Français commencent à préparer leur retraite 10 ans plus tôt que leurs prédécesseurs. En moyenne, ils y consacrent 220 euros par mois et souhaiteraient s'atteler à placer près de 100 euros supplémentaires.
C’est à l’occasion d’un colloque que le groupe Groupama a présenté les résultats d’un sondage mené par Odoxa au sujet des Français et la retraite. À l’approche d’une possible réforme des retraites, un climat d’incertitude plane sur la société. « C’est une période un peu spéciale, cependant il y a un alignement des planètes entre le débat politique et la prise de conscience des citoyens vis-à-vis de leur retraite », indique Jean-François Garin, directeur général adjoint du groupe Groupama.
Un manque « cruel » d’informations
Le doute se traduit aujourd'hui par le fait que 6 non-retraités sur 10 n’ont pas confiance dans le système de retraite Français. « Nous avons constaté que certains jeunes actifs tendent même à penser qu’ils ne toucheront jamais une pension du système au moment de leur départ à la retraite », a ajouté Jean-François Garin. Avec un âge de départ aujourd’hui fixé à 62 ans, les non-retraités estiment une échéance probable de départ à la retraite à 64 ans.
Néanmoins, l’enquête montre que 70% d’entre eux ont avoué être mal informés sur leurs droits comme les trimestres acquis, le montant de la pension qu’ils toucheront et l’âge de départ. « Quand les Français s’interrogent sur la préparation de la retraite, ils n’y pensent pas prioritairement en termes de produit d’épargne. Mille autres questions les inquiètent davantage. Et en tant qu’assureur, nous nous devons d’y répondre en leur proposant une prise en charge globale, mêlant pédagogie, expertise et sérénité. Sur un sujet aussi important, notre approche est résolument sociétale, citoyenne », commente Jean-François Garin.
Une moyenne de 220 euros par mois
De plus en plus jeunes à épargner, les non-retraités sont près de la moitié à affirmer le faire afin de préparer leur retraite. En moyenne aujourd’hui, les non-retraités commencent à mettre de côté à 34 ans, alors que leurs ainés montraient de l’intérêt dans l’épargne retraite autour de 44 ans. Avec une décennie en plus pour se préparer, les épargnants ont également tendance à y consacrer une plus grande partie de leur budget.
En moyenne, les non-retraités affectent 220 euros par mois à la préparation de la retraite, c’est 10 euros de plus qu’en 2018. « En comparaison avec les retraités d’aujourd’hui, les épargnants mettent de côté 50% de plus que leurs prédécesseurs », a commenté Gael Sliman, co-fondateur et président d’Odexa. Et pourtant, ce n’est encore pas assez. En effet, le sondage montre que dans l’idéal, les actifs souhaiteraient y consacrer 313 euros, soit près de 100 euros de plus que la moyenne d’aujourd’hui.
L’épargne salariale, un intérêt général
Afin de financer ce moment qualifier d’"âge d’or", les épargnants sont encore 31% à se tourner vers des livrets et presque autant à décider de devenir propriétaire. En troisième place vient l’assurance vie (25%). Viennent ensuite l’épargne retraite individuelle et professionnelle (16%), l’épargne salariale (14%) et les investissements liés à l’immobilier (9% sur l’investissement locatif, 6% sur l’achat d’une résidence secondaire et 4% sur les placements de type SCPI). Ils sont 67% à avoir mis en place l’une de ces options pour financer leur retraite.
« Les entreprises se doivent de combler l’attente de leurs salariés en faisant preuve de pédagogie, en proposant des produits d’épargne et des outils adéquats, et surtout en communiquant plus efficacement lorsqu’ils sont disponibles. Nous constatons qu’elles s’approprient de plus en plus le sujet car, malgré la crise que nous traversons, elles mettent en place des dispositifs d’épargne et de retraite à un rythme plus soutenu qu’auparavant. Ce qui est encourageant », Guillaume Meyer, directeur épargne et retraite d’entreprises de Groupama Gan Vie.
Bien qu’ils soient nombreux à préparer la vie après le travail, seul 1 actif sur 10 est capable d’exprimer une idée précise de ce qu’il souhaite faire. Cependant, près des trois quarts d’entre eux sont persuadés qu’ils subiront une baisse de pouvoir d’achat, phénomène qui touchera notamment les femmes.
L'inégalité des chances
Congé parental, famille monoparentale, contrat à temps partiel, les raisons ne manquent pas pour expliquer les carrières hachées des femmes sur le marché du travail. Actives, elles sont 47% à ne pas parvenir à mettre de l’argent de côté, et lorsque c’est le cas, elles épargnent moins, soit en moyenne 178 euros par mois.
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