Retraite : Les Français vivent mieux et plus longtemps
L’espérance de vie sans incapacité à 65 ans est en progression constante, selon les données de la Drees. Depuis 2008, elle a augmenté de 2 ans et 1 mois pour les femmes et de 1 an et 11 mois pour les hommes.
Alors que l’espérance de vie continue à s’allonger, les Français vivent de plus en plus longtemps en bonne santé, selon les données publiées le 21 octobre par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees). En 2020, l’espérance de vie d’un homme était de 79,1 ans et de 85,1 ans pour une femme. Néanmoins, cette estimation ne prédit pas dans quel état de santé les Français se retrouveront au moment de la retraite. C’est pourquoi la Drees a tenté de dresser une image de l’état de santé des Français grâce à un indicateur qualitatif prenant en compte les années d’espérance de vie sans incapacité.
Basés sur un échantillon de 16.000 ménages, les résultats de l’enquête montrent qu’en 2020, une femme de 65 ans peut espérer vivre 12,1 ans sans être limitée dans ses activités quotidiennes, contre 10,6 ans pour un homme. Comparés à 2008, c’est 2 ans et 1 mois de plus pour les femmes et 1 an et 11 mois pour les hommes.
Concernant le risque de faire face à une incapacité sévère à l’âge de 65 ans, les femmes peuvent espérer rester en bonne santé pendant 18,1 ans et les hommes pendant 15,7 ans. « Entre 2008 et 2020, l’espérance de vie sans incapacité à 65 ans a crû plus vite que l’espérance de vie », indique le rapport de la Drees.
Les effets du virus Covid-19
Toujours en 2020, la part d’années sans incapacité parmi les années restant à vivre à 65 ans atteint ainsi 52,7% pour les femmes, contre 44,7% en 2008, et 56,1% pour les hommes, contre 47,7% en 2008. « Cette tendance de long terme qu’a l’espérance de vie sans incapacité de progresser plus vite que l’espérance de vie s’est trouvée ponctuellement renforcée en 2020 sous les effets de l’épidémie de Covid-19. En effet, la crise sanitaire a entraîné une forte augmentation du nombre de décès entre 2019 et 2020, soit une hausse de 9%, ce qui s’est traduit par une baisse de l’espérance de vie à 65 ans de 5 mois pour les femmes et de 6 mois pour les hommes. Dans le même temps, la part de personnes déclarant des incapacités modérées a baissé pour certaines classes d’âge (notamment pour les personnes de 75 ans ou plus), si bien que l’espérance de vie sans incapacité a dans l'ensemble progressé légèrement, pour les hommes comme pour les femmes, malgré la hausse de la mortalité », a précisé la Drees dans son rapport. Néanmoins, il faudra attendre les données de 2021 afin de juger l’effet de l’épidémie de Covid-19 sur l’espérance de vie sans incapacité.
L’Europe en meilleure santé que la France
Sur le plan européen, en 2019, les Français et les Françaises se plaçaient sur la première marche du podium en termes d’espérance de vie à 65 ans, néanmoins, ils vivaient en moins bonne santé que leurs voisins européens. En effet, les Français font face à une réduction de leurs capacités quotidiennes plus fréquente et se placent donc en septième position pour les femmes et en neuvième position pour les hommes.
Plus de chance dès la naissance
Pouvant surgir dès la naissance ou dans le courant de la vie active, les incapacités peuvent faire surface à tout âge. Néanmoins, même sur ce point, l’enquête montre qu’elles augmentent pour les hommes comme pour les femmes. Les femmes peuvent espérer vivre 65,9 ans sans incapacité et 77,9 ans sans incapacité sévère tandis que les hommes, 64,4 ans sans incapacité et 73,8 ans sans incapacité sévère, soit une augmentation de 1 an et 5 mois pour les femmes et 1 an et 8 mois pour les hommes par rapport à 2008.
À voir aussi
Cercle LAB : Retour sur la 1re réunion du Cercle Épargne et Retraite (saison 2024/2025)
Drees : Les décès accidentels sont en augmentation en 2022
Drees : Forte hausse de la part des OCAM en optique, dentaire et audio