La levée de boucliers contre le projet de réforme de la retraite supplémentaire se poursuit. Après les prises de position d'AG2R La Mondiale ou d'Axa France, c'est au tour du groupe mutualiste Vyv de manifester son opposition.
Le groupe Vyv alerte sur les risques de la future Loi Pacte qui prévoit de réformer les règles de la retraite supplémentaire et de favoriser la sortie en capital des contrats.
Le groupe mutualiste « salue la volonté de simplification » du gouvernement qui souhaite unifier les règles des différents produits existants (Perp, Perco, Article 83 et Madelin) et permettre la portabilité entre les différents contrats.
Cependant, le groupe Vyv pointe de nombreux risques pour les épargnants, notamment la possibilité de récupérer les sommes investies en capital au moment du départ à la retraite, au lieu d'une rente versée à vie, comme c'est le cas aujourd'hui pour la plupart de produits.
Vyv qualifie de « fausse bonne idée » cette proposition « qui privilégie le court terme au long terme » et fragiliserait les plus modestes. Il affirme que « dans le temps, les bénéficiaires d’une rente font plus facilement face aux aléas de la vie que ceux ayant perçues un capital ».
D'autre part, le projet introduit la possibilité d'avoir deux opérateurs différents pour la période d'accumulation de l'épargne et la période de récupération des fonds. « Ce découplage réduira considérablement l’horizon d’investissement et par conséquent la capacité des gestionnaires à amortir les chocs financiers liés à la volatilité croissante des marchés ». Pour Vyv, cela pourrait provoquer « des arbitrages défavorables à l'investissement de long terme », dans l'économie réelle et plomber la rentabilité des placements. Par conséquent, cette réforme aurait un impact négatif sur le pouvoir d'achat des futurs retraités. Enfin, Vyv rappelle qu'il existe déjà l'assurance vie pour offrir une sortie en capital aux épargnants.
La prise de position de Vyv s'aligne avec celle d'autres acteurs du marché, comme AG2R La Mondiale, ou encore Axa France (dans une interview aux Echos). En revanche, l'Afer (Association française d'épargne et de Retraite) s'est positionnée pour offrir "la liberté aux épargnants de sortir en capital, quel que soit le produit d'épargne détenu". L'Afer a publié une pétition en ligne pour recueillir les adhésions des épargnants. Le texte prévoit plusieurs demandes dont le soutient à l'eurocroissance, la stabilité des règles fiscales ou l'arrêt de l'inflation de nouveaux produits.
Malgré les prises de position des uns et des autres, Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances, semble avoir tranché en faveur d'une sortie en capital.À voir aussi
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