Retraite supplémentaire : Une remontée des taux d’intérêt bienvenue
L’ACPR publie un état du marché de la retraite supplémentaire en 2020. Affaibli par le contexte de taux bas persistant, le secteur devrait reprendre des couleurs grâce à une probable remontée des taux et au succès du PER.
L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) a publié une analyse du marché de la retraite supplémentaire à fin 2020. Malgré l’introduction du PER, le secteur reste impacté par l’environnement de taux bas. Tandis que les organismes voient leur activité et leur rentabilité entachées, les assurés constatent un taux de valorisation en baisse. Pour autant, cette dégradation n’est pas aussi importante que celle subie par les contrats d’assurance vie grâce notamment à l’ancienneté des contrats sur le marché de la retraite.
Les mutuelles à la traîne
Loin d’être concentré, le marché de la retraite supplémentaire est largement dominé par les assureurs traditionnels. En 2020, ils représentent près de la moitié des encours totaux, soit 47%, selon les chiffres de l’ACPR. Ils sont talonnés de près par les bancassureurs qui, pour leur part, dominent le marché des contrats d’assurance vie individuels avec 58% des encours de l’année 2020. « Pour 90% des autres assureurs mais seulement 20 % des bancassureurs, le poids des encours des produits collectifs est proche de celui des produits individuels. En revanche ce n’est le cas d’aucune mutuelle ou institution de prévoyance », précise le rapport de l’autorité de régulation.
Le PERP en mal d’amour
Le secteur se retrouve néanmoins affecté par l’environnement de taux durablement bas. La retraite supplémentaire enregistre – tout comme les contrats d’assurance vie individuels - une décollecte nette depuis plusieurs années. « Les versements sur les produits de retraite supplémentaire pris dans leur globalité sont restés dynamiques jusqu’en 2016 grâce à l’importance des primes investies sur les Plans d’Épargne Retraite Populaire (PERP) et les cantons de Retraite Professionnelle Supplémentaire (RPS), prédécesseurs des FRPS », indique le rapport de l’ACPR.
Ne bénéficiant pas d’une ancienneté importante et étant soumis à un cantonnement précis, les contrats PERP montrent une plus grande sensibilité à l’environnement de taux bas. Selon le rapport de l’ACPR, ils représentent désormais 12% des encours des produits de retraite supplémentaire. Néanmoins, l’introduction du PER devrait favoriser la croissance de ce secteur en assouplissant son cadre réglementaire.
Solde financier en baisse
Autre aspect de la retraite supplémentaire affectée par le contexte de taux bas : le solde financier. Constitué « des revenus et réalisations des placements diminués des charges et frais afférents, rapporté aux provisions mathématiques moyennes », le solde financier a eu tendance à baisser pour l’ensemble des catégories de contrats depuis 2016, selon l’ACPR.
Les contrats collectifs en cas de vie ont affiché des soldes financiers au-dessus-de celui des contrats individuels, grâce notamment à une ancienneté des placements plus importante dans le cas des cantons de gestion. « Cette tendance à la diminution de la performance des placements, qui reste cependant contenue au regard de la baisse des taux obligataires, entraîne celle de la participation aux résultats servie aux assurés », indique la synthèse.
Un avenir prospère à l’horizon ?
En annonçant une possible remontée des taux d’intérêt dès le mois de juillet, Christine Lagarde, présidente de la Banque Centrale Européenne (BCE), confirme les dires des analystes. Tout en restant prudents, les acteurs financiers se préparent désormais à l’inversion des taux. Si elle est contrôlée, cette croissance devrait bénéficier au secteur de la retraite supplémentaire.
En parallèle, le succès du PER ne montre aucun signe d’essoufflement. Il passait la barre des 3 millions de bénéficiaire fin mars 2022. Jusqu’ici freinés pas sa complexité, les produits de retraite sont aujourd’hui simplifiés et accessibles. La création du PER a permis de répondre aux demandes de déblocage anticipé et offre désormais le choix d’une sortie en rente ou en capital.
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