Des entreprises comme Axa ou AIG font appel au reverse mentoring qui vise à faire partager des connaissances entre générations différentes.
C’est une évidence pour tout le monde : en matière de digital, les jeunes générations en ont beaucoup à apprendre aux plus âgés. Partant de ce constat, les entreprises font appel au reverse mentoring, qui vise à faire partager des connaissances entre générations différentes. Ce dispositif où ce sont les jeunes qui forment les plus âgés au numérique, est apparu aux États-Unis dans les années 90 chez General Electric. Par le passé, entre 2014 et 2016, le groupe Axa a déployé un programme auquel environ 1.000 collaborateurs à travers le monde avaient participé.
Depuis 2017, AIG France fait aussi appel à cette pratique innovante. Avec une originalité en plus : l’initiative de ce programme de formation, lancé en 2017, ne revient pas à la DRH. « Au sein de l’entreprise, il existe des communautés thématiques réunissant des collaborateurs, les ERG (Employee Resourcing Groups). C’est à l'initiative de celle qui regroupe des 'jeunes collaborateurs' qu’une expérience de reverse mentoring a été mise en place » relate Sandrine Martin, directrice des ressources humaines AIG France. Les communautés des ERG, mises en place chez AIG pour développer la politique diversité, disposent d’un budget propre et proposent des actions à mener par leurs membres. C’est dans ce contexte que le groupe des jeunes collaborateurs – moins de 30 ans, moins de 5 ans d’expérience - ont proposé de former les membres du comité de direction.
« Des binômes ont été créés : chaque membre du comité de direction était coaché par un jeune pour apprendre à utiliser Linkedin », explique Sandrine Martin. Les besoins et les attentes étaient variables, et la constitution de binômes a permis d’adapter la formation à chacun. « Pour certains, il fallait seulement apprendre à mieux se servir de cet outil, tandis que d’autres ont d’abord eu à être convaincus de l’utilité de la démarche », explique Sandrine Martin. Les sessions d’accompagnement ont duré entre deux et quatre mois.
Le bilan ? Du côté des dirigeants, l’intérêt est évident : grâce à ce dispositif, ils bénéficient d’une formation sur mesure, renforcent leur culture numérique, et le comité de direction est ensuite aguerri aux réseaux sociaux. Mais c’est pour les formateurs que le bénéfice est le plus grand. « Pour les jeunes collaborateurs qui ont participé à l'expérience, c’est extrêmement enrichissant : ils ont travaillé sur des sujets différents de leur quotidien, ils ont côtoyé des dirigeants avec lesquels ils ne sont pas forcément en contact et ont eu l’opportunité de présenter leurs réflexions devant le comité de direction », résume Sandrine Martin. Le reverse mentoring est innovant aussi parce qu’il va à l’encontre des rapports attendus dans un contexte hiérarchique.
Forts de ce bilan positif, les salariés participants à l’ERG ont voulu prolonger l’expérience en cherchant comment faire bénéficier plus largement l’entreprise de leur culture numérique, avec des sessions organisées durant la pause méridienne sur le thème des réseaux sociaux internes et externes. Tous les salariés ont alors eu la possibilité d’y assister.
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