La Maif a conclu un accord sur le télétravail avec ses partenaires sociaux pour permettre à tous ses salariés, y compris le personnel des agences, de pouvoir travailler à distance.
Deux mois après la fin du confinement, la Maif généralise le télétravail. Jusqu’à présent uniquement 20% des salariés étaient éligibles au télétravail, soit 1.200 salariés. Ce quota de 20% à ne pas dépasser était même inscrit dans un accord d'entreprise. A partir de septembre prochain, tous les salariés, peuvent demander à télétravailler. Cela concerne les 7.500 collaborateurs de la Maif hors métiers spécifiques (cuisiniers, jardiniers,…).
Les salariés devront uniquement être présents sur site entre 2 et 3 jours par semaine, en accord avec le manager et en fonction du type de métier. Cette obligation de présence pourra être levée en cas de circonstances exceptionnelles (catastrophe naturelle, épidémie, grève des transports…).
Les salariés pourront télétravailler de chez eux ou bien ailleurs. Chaque salarié aura un forfait de nombre de jours télétravaillés par mois et pas nécessairement des jours de télétravail fixes par semaine. La nécessité d’avoir deux ans d’ancienneté pour pouvoir télétravailler a été supprimée. En revanche, le salarié doit avoir un niveau d’intégration suffisant dans son collectif de travail pour pouvoir travailler à distance.
Travailler le samedi matin en contrepartie
Autre nouveauté, les salariés des centres de contact sociétaires (CSS) peuvent télétravailler plus de 4 jours par mois, mais en contrepartie ils devront s’engager à télétravailler certains samedis matin. Cela permet à l'entreprise de faire face à l'afflux d'appels téléphoniques le samedi matin. La majorité du personnel des CSS ne travaillait pas le samedi jusqu'à présent.
« Nous tirons les leçons de cette crise sanitaire et sommes désormais mieux armés pour répondre aux besoins de nos sociétaires, notamment le samedi matin, et faire face à une éventuelle nouvelle crise sanitaire ou climatique », selon Evelyne Llauro Barrès, directrice des richesses humaines.
Les salariés devant accueillir du public en face à face pourront aussi télétravailler dans le cadre d’une expérimentation. En effet, dans les agences avec un nombre limité de salariés, le télétravail sera plus difficile à mettre en place que dans les agences avec une quinzaine de collaborateurs dans lesquelles certains salariés peuvent répondre aux appels téléphoniques de chez eux.
L’accord prend la forme d’un avenant à l’accord OSER de 2017 qui prévoyait déjà de nouvelles façons de travailler. Il est en vigueur jusqu’en 2022 et a été signé à l’unanimité par les organisations représentatives du personnel (CAT, CFDT, CFE-CGC, CGT, FO et UNSA).
Indemnités à la clé
L’accord OSER prévoyait une indemnité de 2€ bruts par jour de télétravail. L’indemnité est passée à 2€ nets pendant la crise Covid, et elle est maintenue telle quelle avec l’avenant. « Les salariés qui bénéficient de tickets restaurant lorsqu’ils travaillent sur site conservent cet avantage pendant les jours de télétravail. Ceux qui bénéficient d’un accès à un restaurant d’entreprise peuvent aussi y accéder les jours où ils télétravaillent », indique la Maif.
Les salariés en télétravail conserveront toutes leurs primes (prise en charge de l’abonnement mensuel de transport, indemnisation des heures supplémentaires, prime pour travailler le samedi matin, prime pour garde d’enfant pour avoir travaillé deux samedis par mois). La seule indemnité qui tombe est celle de 10 euros brut sur les frais de transport offerte aux salariés qui se rendent au bureau le samedi matin.
Le matériel reste un frein
La mise en place du télétravail pour tous se heurte cependant à l’équipement des collaborateurs en PC portable. Aujourd’hui, uniquement 20% des collaborateurs dispose de ce matériel. L’entreprise a prévu d’équiper progressivement ses télétravailleurs d'un PC portable, d’un écran supplémentaire, d’une souris, d’un clavier et d’un soft-phone. Cela a un coût d’environ 1.976 euros par télétravailleur, selon la Maif.
Pas d'économies sur l'immobilier
La Maif insiste que cet accord n’a pas pour objectif de réaliser des économies sur l’immobilier et que tous les postes de travail seront préservés. La pratique du télétravail se fera sur la base du volontariat du collaborateur. L’accord prévoit également le « droit à la deconnexion » du salarié en télétravail, qui doit uniquement être disponible pendant ses horaires de travail. L’entreprise a prévu également d’offrir du conseil ergonomique aux salariés qui en exprimeront le besoin pour leur permettre de travailler dans les meilleures conditions.
« En élargissant la possibilité de travailler à distance, nous avons souhaité franchir une étape supplémentaire vers le management par la confiance. Nous avons ainsi fait le choix d’écouter nos collaborateurs et je suis intimement convaincu que la mise en place de ce dispositif sera in fine une source de performance à long terme pour le groupe Maif, en alimentant un cercle vertueux favorisant l’épanouissement des collaborateurs et la satisfaction de nos sociétaires », déclare Pascal Demurger, directeur général groupe Maif.
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