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Samu social : La démission de Xavier Emmanuelli reflète les dysfonctionnements de l'urgence sociale

jeudi 21 juillet 2011
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Xavier Emmanuelli a annoncé sa démission de la présidence du Samu social, dans un entretien paru aujourd'hui dans Charlie Hebdo. Il a justifié sa décision en expliquant que la situation budgétaire « n'est plus gérable »

Le fondateur du Samu Social, qui en a exercé la présidence pendant dix-huit ans, a expliqué dans l'hebdomadaire sa décision de rendre sa démission, après dix-huit ans de services rendus à l'organisme. Il dénonce notamment les coupes budgétaires de l'État, qui finance cette structure d'aide à 92%.

Ce dernier a en effet réduit considérablement son aide financière au Samu sociale. Ainsi, 25% de son aide pour le financement de l'hébergement des sans-logis en hôtel a été retiré ; quant aux aides subsistantes, elles n'ont pas permis d'empêcher au seul centre d'hébergement d'urgence parisien hébergeant des femmes de fermer, à cause de son trop mauvais entretien, le 30 juin 2011. La direction générale du Samu sociale s'était en outre plein de la saturation des centres d'hébergement, déclarant qu'ils étaient « archi-pleins ».

Mais M.Emmanuelli ne pointe pas seulement le manque de moyen. Selon lui, les difficultés de l'urgence sociale à Paris sont également dues aux attitudes contradictoires du gouvernement et de la Mairie de Paris. « Ils se tirent dans les pattes, ils n'ont pas les mêmes objectifs », déclare-t-il à Charlie Hebdo. Ces attitudes empêchent de mettre en œuvre les moyens, qui sont déjà trop rares, de manière efficace. La Mairie de Paris est favorable à développer les centres d'hébergements sociaux d'urgence, tandis que le gouvernement veut privilégier le logement durable des sans-domiciles.

Vers une urgence sociale différente

Xavier Emmanuelli a fait savoir que malgré sa démission, il continuerait de travailler pour le Samu social. Toutefois, le changement de présidence devrait amener des changements au niveau de la politique du Samu social, qui a pu être remise en question.

Le Monde rappelle en effet qu'un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) préconisait un changement profond dans le domaine de l'urgence sociale. Ainsi, si elle reconnaissait que la démarche de Xavier Emmanuelli avait permis d'apporter des solutions innovantes au problème de la lutte contre l'exclusion, elle déclarait que désormais, « l'action doit se faire pérenne ».

Reste à savoir si le successeur d'Emmanuelli sera capable de mener des actions durables en matière d'urgence sociale avec des moyens inchangés.

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