Santé : Alan échaudé par les contrats individuels

La start-up Alan arrête la vente des contrats de complémentaire santé individuels. Seuls les travailleurs indépendants restent les bienvenus.

Alan a annoncé sa décision le 11 août dans son blog et en a exposé les motifs. La jeune entreprise ne couvre plus les personnes sans emploi, ni les retraités, ni les fonctionnaires. Alan se recentre sur les entreprises et les travailleurs indépendants.

Après « des débuts prometteurs » et ayant vendu « des milliers de contrats », le bilan de l'offre individuelle s’avère déficitaire début 2020. « Pour 1 € de cotisation, on dépensait 1,5 € de remboursements. Ce qui est loin d’être viable sur le long terme », écrit Fabrice Staad, VP actuary and insurance product d’Alan.

Alan, fervent défenseur de la résiliation infra-annuelle après une année de détention de contrat, a été confronté à un public volatil. « Ce qu’on n’avait pas anticipé, c’est la multiplication des cas où, entre deux emplois, les adhérents souscrivent pendant quelques semaines, puis résilient prématurément », affirme Alan.

La jeune entreprise a également sous-évalué le phénomène d’anti-sélection. Beaucoup d’assurés devant faire face à de lourdes dépenses ont rejoint Alan. « C’est normal d’en demander beaucoup à son assurance, et de l’optimiser au maximum ; on a simplement sous-estimé l’ampleur du phénomène », écrit l’assureur.

Par ailleurs, Alan admet avoir « manqué la cible ». L’assureur avait prévu de couvrir les fonctionnaires et retraités. Or, ce sont les personnes temporairement sans emploi et les assurés en quête de sur-complémentaire qui ont souscrit l’offre individuelle.

Enfin, Alan affirme vouloir prendre le temps de repenser ses garanties et ses tarifs avant de revenir sur le marché des retraités et fonctionnaires.