Santé : La Cnam lance une cartographie interactive des dépenses

mardi 21 juin 2022
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L’Assurance Maladie lance Data pathologies, une plateforme open data sur les dépenses de santé qui permet de visualiser les données de remboursement par pathologie et par département et de télécharger les données.

La cartographie médicalisée des dépenses de santé que l’Assurance Maladie publie tous les ans dans son rapport annuel "Charges et produits" est désormais accessible sur une plateforme open data. Disponible dès le 21 juin sur le site d’Ameli.fr.

Datapathologies permet de visualiser les dépenses de santé de tous les régimes obligatoires d’assurance maladie par type de pathologie et par territoire (région ou département). La Cnam a rassemblé 57 pathologies, traitements chroniques et épisodes de soins comme le diabète, le cancer, l’insuffisance cardiaque ou encore la maternité en 17 grandes catégories. En ce qui concerne les critères de recherche, l’internaute peut regrouper les données en fonction de la prévalence, les effectifs, les dépenses, l’âge, le sexe…

« Data pathologies répond à la volonté de la Cnam d’ouvrir les données de santé de l’assurance maladie obligatoire au plus grand nombre. Et on ne compte pas s’arrêter là. Data pathologies va faire des petits. Nous envisageons de créer des plateformes open data sur les arrêts de travail, la démographie médicale... », a déclaré Thomas Fatome, directeur général de la Cnam, lors de la présentation du dispositif.

Une mine d’information

Les données de la plateforme seront mises à jour une fois par an. Data pathologies s’appuie sur les données agrégées de 66,3 millions de personnes qui représentent un montant global des dépenses de 168 milliards d’euros. Le site exploite les données de 2015 à 2020 et permet d’analyser l’évolution de la dépense, de la prévalence et des effectifs. Pendant ces 5 ans, la dépense totale de la consommation de soins remboursés a augmenté de 15,7 milliards d’euros, soit une progression de 10%. Cette augmentation s’explique par la hausse des effectifs sur certaines maladies chroniques comme le diabète ou les maladies cardio-vasculaires. Il y a également un effet coût, en raison de l'envolée du coût de certains traitements innovants contre le cancer.

Le site s’adresse au grand public et particulièrement aux acteurs du système de santé chercheurs, professionnels de santé, décideurs en santé, entreprises et associations de patients.

Dans l’onglet « données complètes » du site, tout un chacun peut accéder aux données brutes et les exporter en différents formats. Il est également possible d’utiliser des jeux de données via une API afin de connecter les données de data pathologies avec d’autres interfaces.

La plateforme permet par ailleurs d’objectiver le poids des dépenses de santé par type de pathologie. Ainsi, les maladies chroniques concentrent 62% des dépenses soit 104 milliards d’euros en 2020. Dans cette catégorie, la santé mentale arrive en tête, avec 23,3Mds d’euros de dépenses et 8,4 millions de personnes concernées, avec une dépense moyenne de 2.800 euros par patient. Le cancer concentre 21,2Mds d’euros de dépenses pour 3,4 millions de personnes, soit une dépense moyenne plus élevée, de 6.100 euros.

Les impacts de la Covid sur les dépenses

Les données de remboursement de l’année 2020 permettent de confirmer certains impacts de la covid sur la consommation médicale. Les dépenses liées au virus ont coûté environ 1,6 milliards d’euros en 2020, soit plus de 7.800 euros par patient, dont 90% de la dépense en hospitalisation et le reste en soins de ville et indemnités journalières.

En revanche, le nombre de patients concernées par une hospitalisation ponctuelle a baissé de 12% en 2020 et la dépense a chuté de 10,6%, en raison de la déprogrammation des interventions chirurgicales.

En cette année ponctuée par les confinements successifs, l’Assurance Maladie confirme que l’incidence a baissé de 1% sur le cancer du poumon, de 5,1% sur le cancer colorectal et de 3,0% sur le cancer du sein.

Une autre tendance de rupture liée à la pandémie est l’augmentation des traitements psychotropes. Sur l’incidence, le nombre de nouveaux patients s’élève à 127.000, en hausse de 9% par rapport à 2019. Les dépenses totales de l’Assurance Maladie sur la consommation de psychotropes grimpe de 6,2% en 2020.

La bonne nouvelle concerne la diminution des maladies respiratoires chroniques , dont les dépenses sont en diminution de 1%. Les mesures de distanciation ont eu un effet sur la prévalence (-1,4%) et l’incidence (-7,8%).

« Il sera très important de voir ce qui se passe e 2021, de voir s’il y a un rattrapage des dépenses sur le cancer, par exemple. La dynamique observée sur la santé mentale et la prise de médicaments n’est pas très encourageante », affirme Thomas Fatome.

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