La convention médicale, signée fin juillet entre l'assurance maladie et les syndicats de médecins libéraux majoritaires, et publiée fin septembre au Journal Officiel, est d'ores et déjà menacée, redoute la CSMF, principal syndicat de cette profession.
« Loin de partager la satisfaction du chef de l'Etat ni celle du ministre de la santé, la CSMF est entrée dans une phase de doute » , a déclaré devant la presse son président, le Dr Michel Chassang. Haussant le ton, à nouveau, vis-à-vis du gouvernement, après une embellie d'environ un an, M. Chassang a dressé la liste de « sept menaces» sur cette convention censée régir pendant cinq ans les relations entre les médecins et la Sécu.
La CSMF a notamment dénoncé le blocage du secteur optionnel «premier renoncement dans l'application de la convention», et mis en cause «la singulière mauvaise foi» des complémentaires santé et «l'inaction» du gouvernement. «L'UMP est au pouvoir aujourd'hui, le secteur optionnel c'est pour maintenant, pas pour la prochaine présidentielle», a tonné M. Chassang.
Le secteur optionnel est le projet de nouveau secteur tarifaire destiné aux spécialistes de bloc opératoire (chirurgiens, anesthésistes, obstétriciens) qui accepteraient de limiter leurs dépassements d'honoraires, avec une contrepartie sur leurs charges. Leurs dépassements seraient pris en charge par les complémentaires santé (mutuelles, assurances privées, contrats d'entreprises). Mais les mutuelles ont jusqu'ici refusé de signer l'avenant à la convention médicale à la date limite du 30 septembre, réclamant de nouvelles négociations.
Pas de négociation tripartite pour le moment
Une première réunion technique bilatérale a eu lieu début octobre entre l'assurance maladie et l'Union des complémentaires santé (Unocam) mais aucune date n'a encore été fixée pour des négociations tripartites, incluant les médecins.«C'est bien ce qui m'inquiète» a fait observer M. Chassang.
Le président de la CSMF a accusé aussi l'assurance maladie de vouloir subrepticement faire des économies au détriment des médecins en leur interdisant de cumuler le prix de la consultation avec la rémunération des biopsies ou des frottis. «Ce n'était pas prévu dans la convention, si c'est comme çà à tous les chapitres, on n'est pas sorti de l'auberge» a commenté M. Chassang.
Autre grief parmi d'autres de la CSMF : le dossier de la simplification administrative qui n'avance pas selon elle. «Au lieu d'alléger la barque, il (le ministre de la Santé Xavier Bertrand) l'alourdit» en accroissant les démarches administratives, selon M. Chassang.
AFP, le 11 octobre 2011
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