L’Adaf veut lancer une plateforme partagée entre la FFA, la FNMF et le CTIP afin de faire des propositions communes pour revoir l’articulation entre l’assurance maladie obligatoire et complémentaire.
Une semaine après les annonces de la FFA, c’est au tour de l’Association pour le développement de l’assurance française (Adaf) de présenter ses propositions pour réformer l’articulation entre l’assurance maladie obligatoire et complémentaire. Le secteur de l’assurance avance ses pions face à la menace d’un scénario de Grande Sécu, évoqué dans le rapport du Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (Hcaam).
L’association qui réunit les acteurs des plus grandes entreprises du marché de l’assurance santé a commandé des sondages d'opinion et veut alimenter les travaux des trois fédérations d’organismes complémentaires (Mutualité Française, Fédération française de l’assurance et Centre technique des institutions de prévoyance). L’Adaf souhaite que ses travaux débouchent sur une plateforme commune, « au-delà des propositions spécifiques légitimement formulées par chaque fédération ».
Renforcer les liens entre le RO et le RC
Parmi ses propositions, l’Adaf suggère en premier lieu que le lien entre l’assurance maladie obligatoire et les organismes complémentaires soit « non seulement préservé mais renforcé » car le co-paiement est « le meilleur des modèles possibles ». L’association souligne que la complémentaire santé « permet de personnaliser la couverture santé et de l’adapter à la spécificité des besoins de chacun ». Ce système de co-paiement offre « la garantie d’un accès inconditionnel aux soins en réponse aux aléas de la vie et ne laisse personne au bord du chemin », selon l’Adaf.
La place des complémentaires
Les principaux organismes complémentaires revendiquent « une juste place des assureurs complémentaires santé dans l’amélioration et la régulation de l’offre de soins ». Pour ce faire, ils proposent de « faire évoluer le fonctionnement des instances de coordination entre l’AMO et l’AMC » pour en faire de véritables espaces de concertation. En tant qu’acteurs du système au même titre que l’Assurance Maladie, les organismes complémentaires acceptent de répondre à des objectifs de santé publique de moyen et long terme.
Allègement des contraintes règlementaires
Malgré cet encadrement par objectifs, l’Adaf demande un allègement des contraintes règlementaires afin de « faciliter l’innovation, la capacité d’initiative et l’agilité des assureurs au bénéfice d’une plus grande efficience du système ». En associant assurance et services, les complémentaires veulent prendre une part plus importante dans « la prévention, l’assistance en cas d’hospitalisation, l’aide au maintien à domicile, la lutte contre les déserts médicaux, les aides sociales et la promotion des innovations sociales ». Ceci doit permettre d’améliorer la compréhension du parcours de soin par les assurés.
Une garantie de liberté
L’Adaf rappelle également que le système actuel est « le seul qui garantit la liberté des assurés de choisir le professionnel de santé et le parcours de soins ; la liberté des professionnels de santé de choisir le mode d’exercice et la liberté des entreprises et salariés de choisir leur assureur santé et la couverture qui répond à leurs besoins ». Enfin, sans citer la Grande Sécu, l’association alerte : « Toute mesure qui serait privative de ces libertés pourrait susciter un fort rejet dans le contexte déjà sensible de la vaccination anti-Covid et du pass sanitaire ».
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