Santé : Le Groupe Pasteur Mutualité et la démographie médicale
D’après le nouvel "atlas de la démographie médicale en France" publié par le Conseil National de l'Ordre des médecins (CNOM), le bilan du système de soins français est préoccupant.
Les médecins vieillissent : l’âge moyen des praticiens en activité régulière est de 50 ans et 41,7% sont âgés de 50 à 59 ans. Les plus de 60 ans représentent 16,1% du total. De plus, les médecins sont très mal répartis sur le territoire et les jeunes praticiens délaissent la pratique libérale (seulement 8,6% des nouveaux inscrits à l'Ordre choisissent ce mode d’exercice contre 50% dans les années 80) et fuient les zones rurales. La progression du nombre de médecins remplaçants est également très inquiétante : +754% en 30 ans.
Alors que Nicolas Sarkozy a récemment prôné le développement de la rémunération au forfait pour les praticiens libéraux et des aides pour ceux qui s'implantent dans les déserts médicaux, quel est l’avenir de la profession en France ? Comment faire face au vieillissement de la profession? Comment attirer les jeunes médecins dans les zones rurales et les encourager à pratiquer l’exercice libéral ?
Précurseur sur ce sujet à travers son colloque “vieillissement de la population et démographie des professions de santé”, Groupe Pasteur Mutualité avait alors alerté les pouvoirs publics sur ce problème d’effectif global des médecins mais aussi de leur mauvaise répartition sur le territoire. Le Colloque révélait que ce phénomène ne concernait pas que les médecins mais aussi l’ensemble des professionnels de santé. Des solutions et préconisations ont été alors avancées, notamment de faire monter en puissance les maisons et pôles de santé pour lutter contre le sentiment d’isolement des professionnels de santé.
Le Groupe Pasteur Mutualité se prononce aujourd’hui pour des mesures incitatives contre la désertification médicale, et contre des mesures coercitives (Loi Bachelot de 2009 sur les pénalités pour les médecins qui refusaient de prêter mains fortes à leurs collègues dans les zones sous dotées).
Afin d’inciter les jeunes médecins à s’installer dans des régions faiblement peuplées, toutes les solutions doivent être explorées. Les incitations fiscales et pécuniaires n’apporteront pas de réponses complètes à ce problème. Il faut également y associer une réflexion sur les conditions d’exercice du métier, la qualité du cadre de travail, la gestion administrative du cabinet … Autant d’éléments aujourd’hui déterminants pour les jeunes médecins.
Tout doit être mis en œuvre pour que le métier de médecin généraliste redevienne un métier attractif, sécurisé et considéré, que les professionnels de santé en exercice soit les premiers à redonner confiance et envie, qu’ils soient les premiers ambassadeurs de la médecine générale auprès des nouvelles générations de médecins.
Selon communiqué
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