Santé : Ce que Macron a demandé aux complémentaires
Emmanuel Macron a reçu pendant deux heures les représentants des organismes complémentaires le 18 décembre pour leur demander de contenir leurs tarifs en 2019. Les ocam se sont engagées à maintenir, voir baisser leurs frais de gestion.
Dans un contexte de forte demande sur le pouvoir d'achat des Français, Emmanuel Macron a convoqué les représentants de l'Unocam, de la Mutualité française, du CTIP et de la FFA à l’Élysée. Parmi les patrons reçus, figurent Roland Berthillier (MGEN), Pierre Gros (Macif), Nicolas Gomart (Matmut), Thierry Martel (Groupama), André Renaudin (AG2R la mondiale), Thomas Saunier (Malakoff Médéric), Jacques De Peretti (Axa France), Jacques Richier (Allianz France), Frédéric Thomas (Crédit Agricole), Charles Relecom (Swiss Life) et Bernard Spitz (Fédération française de l'assurance).
« Les trois présidents (FNMF, Ctip et FFA) sont d'accord pour que le reste à charge zéro n'ait pas d'impact sur le niveau de cotisations en 2019 », déclare Maurice Ronat, président de l'Unocam, contacté par News Assurances Pro. Les mutuelles qui ont évoqué la réforme sur le reste à charge zéro comme un des arguments pour augmenter leurs tarifs en 2019 « vont devoir corriger leur communication », complète-t-il.
Le Président de la République souhaite que les complémentaires aillent encore plus loin sur les cotisations en 2019. « Nous devons lui faire des propositions en ce sens », indique Maurice Ronat. Difficile pour les mutuelles d'agir sur l'évolution tarifaire de chaque contrat en 2019, sachant que les cotisations se décident en novembre. Chaque mutuelle est libre de fixer ses tarifs et les évolutions tarifaires dépendent de la tendance des dernières années. « Par exemple, une mutuelle présente lors de cette réunion a indiqué qu'elle n'avait pas augmenté de tarifs depuis quatre ans. Elle est donc légitime de le faire en 2019 », considère Maurice Ronat.
Le chef de l’État a aussi demandé aux organismes complémentaires d'aller vers les populations les plus défavorisées. Cette demande risque d'être également difficile à satisfaire, les mutuelles ne connaissant pas le niveau de revenus de leurs adhérents.
Enfin, Emmanuel Macron leur a demandé de faire des efforts sur les frais de gestion. « Nous nous sommes engagés à maintenir, voir baisser nos frais de gestion l'année prochaine », déclare Maurice Ronat. En 2016, les frais de gestion ont représenté 20% des cotisations collectées, soit 7,36 milliards d'euros, selon la Drees. Ils ont augmenté de 4,1% entre 2005 et 2015 mais ces dernières années, la tendance est à la stabilisation puisqu'en 2015 ils ont uniquement augmenté de 2,2% et en 2016 de 0,2%. Le niveau de chargement varie en fonction du type de contrat et de la famille d'organisme complémentaire. Les mutuelles appliquent des frais de gestion de 20% en moyenne, les institutions de prévoyance sont à 18% et les assureurs à 23%.
Toutes familles confondues, les frais de gestion englobent la gestion des sinistres (4%), les frais administratifs (8%) et les frais d'acquisition (8%). Ces derniers ce sont ceux qui ont le plus augmenté ces dernières années.
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