Santé : Les patients des urgences consultent plus souvent un généraliste
Les patients qui se rendent aux urgences ont également un fort recours à la médecine de ville, selon une étude de la Drees. Ils affichent 27% de consultations de plus que les patients qui ne vont pas aux urgences.
La fréquentation aux urgences augmente de 2,5% tous les ans. En 2017, 18% des assurés sociaux y sont allés. Les passages aux urgences a ainsi grimpé de 16,9 millions en 2009 à 20,7 millions en 2017. A l’heure où il devient pressant de désengorger les urgences, la Drees analyse l’articulation entre la médecine de ville et les urgences.
6 consultations avec un généraliste pendant l'année
Cette étude dément l'idée reçue selon laquelle les patients qui vont aux urgences sont déconnectés du système de santé. Ainsi, 88% des patients des urgences de moins de 85 ans ont consulté un généraliste dans les 12 mois qui ont précédé leur passage. La moitié d’entre eux a consulté un généraliste au moins quatre fois en amont du passage aux urgences. En moyenne, les patients qui se rendent aux urgences ont vu 6 fois un généraliste pendant l’année.
Les patients qui se rendent aux urgences consultent plus souvent leur généraliste que les autres. Pour les patients qui se rendent aux urgences, le recours à un généraliste (88%) est en effet légèrement plus élevé que pour les patients qui ne sont pas passés par les urgences mais qui ont consulté un généraliste pendant l’année (86%). La Drees constate que les patients avec la CMU-C (complémentaire santé solidaire) ou atteints d’une affection de longue durée (ALD) présentent des taux de recours presque identiques entre ceux qui se rendent aux urgences et les autres. En revanche, ceux qui vont aux urgences affichent 27% de consultations avec un généraliste de plus que les autres patients.
Pas d'effet de substitution constaté
Les patients qui se sont rendus fréquemment aux urgences (au mois quatre fois dans l’année) ont également consulté leur généraliste à plusieurs reprises (10 consultations en moyenne dans l’année).
Les auteurs de l’étude affirment que ces éléments ne permettent pas de savoir si le passage aux urgences se fait « par substitution au recours à un médecin généraliste », mais ils affirment que « cet effet de substitution, s’il existe, n’est pas dominant ». Par ailleurs, rien ne permet d’affirmer que la patientèle privée des urgences ne consulterait encore davantage leur médecin généraliste.
9% des patients n'ont pas eu recours à la médecine de ville
La Drees affirme qu’uniquement 9% des patients des urgences n’ont eu recours ni à un généraliste ni à un spécialiste en ville pendant les 12 mois précédant le passage aux urgences. Uniquement 0,3% de ceux qui sont passés au moins deux fois aux urgences n'ont eu aucune visite médicale en ville dans l'année.
Dans le cadre d'un épisode de soins
La Drees indique également que le recours aux urgences peut s’inscrire dans la trajectoire ou l’épisode de soins du patient, puisque 17% des patients des urgences ont vu un généraliste dans la semaine qui précède leur passage. « C’est être le fruit d’un état de santé qui continue de se dégrader, d’un adressage des médecins de ville au système hospitalier ou même d’une impatience de certains patients qui bien que bénéficiant du traitement adéquat n’en ressentent pas encore les effets, écrit la Drees. Lorsque le patient a consulté un généraliste en amont de sa venue aux urgences, son passage s’est avéré plus sévère que la moyenne ».
Autre chiffre intéressant, 22% des patients des urgences non hospitalisés consultent un généraliste en ville la semaine suivant leur sortie des urgences.
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