Santé : Le projet des audioprothésistes pour contourner les réseaux
L'Unsaf, syndicat national des audioprothésistes, veut contractualiser directement avec les représentants des complémentaires santé (FNMF, Ctip et FFA), à l'image de l'accord cadre signé entre le Ctip et la CSMF.
Les négociations sur le reste à charge zéro ont permis aux syndicats de professionnels de santé de faire plus ample connaissance avec les fédérations d'organismes complémentaires. Pour preuve, l'accord cadre signé entre la CSMF et le Ctip pour permettre aux médecins libéraux de passer des accords avec les médecins libéraux.
La CSMF a ouvert la voie et l'Unsaf veut lui emboîter le pas. Le syndicat national des audioprothésistes souhaite créer un nouveau type de réseau de soins, en contractualisant directement avec les fédérations d'organismes complémentaires. Ce projet permettrait à l'Unsaf de contourner les réseaux de soins qu'il n'a jamais cautionné. « Nous n'avons jamais été partisans des réseaux de soins parce qu'ils sont construits sur le prix et pas sur la qualité ni le parcours de soins », affirme Luis Godinho, président de l'Unsaf.
« Nous pensons que les réseaux tels qu'ils existent ne sont pas satisfaisants. Ils augmentent les inégalités au lieu de les diminuer, ils profitent surtout aux gens qui ont de bonnes complémentaires. C'est bien pour ça que nous avons des taux de recours mauvais en dentaire et en audioprothèse. Ils ont provoqué tellement de mécontentement, que le gouvernement s'est saisi du sujet », pointe L. Godinho.
Le représentant des audioprothésistes critique l'indépendance des réseaux vis-à-vis des organismes complémentaires. « Je pense que les réseaux de soins sont des pôles de profit et pas des services destinés aux adhérents. Je m'oppose aux réseau qui viennent faire leur bénéfice sur ma marge en apportant rien, c'est non ! », s'insurge-t-il.
« Le conventionnement individuel où chaque professionnel de santé tout seul doit se décider, c'est très compliqué, alors que s'il y a une discussion avec les syndicats, l'acceptation sera bien meilleure. Ce sera difficile à mettre en route au début mais le résultat sera bien meilleur », avance-t-il.
Effet d'attentisme
Les accords sur le reste à charge zéro ont soulevé certaines interrogations. En effet, certains patients pourraient être tentés d'attendre l'entrée en vigueur de la réforme pour s'appareiller. « Nous avons constaté un phénomène d'attentisme que les chirurgiens dentistes avaient déjà ressenti qui. Si on arrête de travailler jusqu'en 2019, il y aura un souci », s'inquiète Luis Godinho.
Effet d'aubaine
Les audioprothésistes pourraient également être tentés d'augmenter considérablement les prix des audioprothèses qui ne font pas partie de l'offre sans reste à charge. Pour éviter les effets d'aubaine, la direction de la Sécurité sociale a prévu un dispositif de contrôle de l'évolution des tarifs sur les audioprothèses de classe II, hors panier reste à charge zéro. Elle pourrait imposer un prix limite de vente en cas d'évolution trop importante des tarifs.
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