INFOGRAPHIES - Près de 96% des Français avaient une complémentaire santé en 2019, selon une étude de l’IRDES. Parmi les 3,6% des Français non-couverts, les retraités modestes, les salariés précaires, les chômeurs et les indépendants sont sur-représentés.

La part des Français couverts par une complémentaire santé a fortement augmenté entre 1996 et 2010, et a progressé faiblement entre les années 2010 et 2019. En 2016, la généralisation de la complémentaire santé à tous les salariés du privé a eu pour effet d’augmenter la part des Français détenteurs d’une complémentaire santé d’un point. Parmi les individus de 15 ans et plus, le taux de non-couverture était de 3,6% en 2019, contre 4,8% en 2014 et 13,5% en 1996.

Alors que le taux de couverture atteint presque 96% de la population et continue d’augmenter, l’IRDES publie une étude sur les populations non couvertes. Il en ressort que les Français les plus précaires, ceux appartenant au premier décile de niveau de vie, les chômeurs et les inactifs sont particulièrement touchés par l’absence de couverture.

Par rapport à la moyenne française, « la proportion de personnes sans couverture est multipliée par 3 parmi les retraités du premier quintile de niveau de vie (11 %), par 4 chez les chômeurs (14 %) et même par 6 (20 %) parmi les personnes au chômage depuis 12 à 24 mois », souligne l’IRDES.

Le taux de non-couverture parmi les Français du premier décile de niveau de vie est resté stable par rapport à 2017, à 10,6%. Celui des Français du deuxième décile de niveau de vie s'est amélioré, passant de 6,2% à 6%. Celui du troisième décile de niveau de vie, en revanche, a légèrement augmenté, passant de 3,7% à 4,2%. Sur les autres catégories de la population, le taux de couverture s'est amélioré.

« La segmentation des risques entre les marchés individuel et collectif de la complémentaire santé et l’évolution des primes des contrats individuels sont aujourd’hui au cœur des questions d’accès à la complémentaire santé et devront être étudiées avec attention », écrivent les auteurs de l’étude basée sur les résultats de l’enquête santé européenne (EHIS).

Difficultés sur la portabilité des droits

Cette étude révèle également les difficultés d’accès aux droits des salariés du privé qui ne bénéficient pas de la portabilité des droits pendant la première année de chômage. Leur taux de non-couverture atteint 16% et bondit à 21% pour ceux au chômage entre un et deux ans. Les chômeurs de plus de deux ans sans complémentaire santé représentent 9% car ils basculent souvent vers un dispositif de complémentaire santé solidaire.

Enfin, l’étude fait un focus sur les retraités modestes, un sujet qui avait été largement documenté dans le rapport du Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM). 11,1% des retraités du premier quintile de niveau de vie n’ont pas de complémentaire santé. Ce taux décroit en fonction des revenus pour atterrir à 1,2% parmi les retraités les plus aisés. Les difficultés d’accès aux soins concernent donc principalement les retraités les plus pauvres.

L’étude montre également des disparités au sein de la population salariée en fonction du niveau de revenus. Au sein du premier quintile de niveau de vie, 4,6% des salariés du secteur privé, 6,8% des salariés du secteur public et 9,1% des autres personnes en emploi ne sont pas couverts par une complémentaire santé.