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Santé / Social : Une convention Etat-médecins "dans quelques jours" pour remédier à l’explosion des agressions

dimanche 3 avril 2011
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Une convention sur la sécurité des professionnels de santé sera signée "dans quelques jours" entre leurs représentants et les ministères de la Santé, de la Justice et de l'Intérieur, a annoncé samedi à Bobigny le ministre de l'Intérieur Claude Guéant.

M. Guéant a fait cette déclaration lors d'un déplacement avec son homologue à la Santé Xavier Bertrand en Seine-Saint-Denis, où ils sont allés observer des dispositifs existants. C'est dans ce département que les médecins subissent le plus d'agressions. Un nombre d'incidents record y a été relevé en 2010, ont dit des policiers, sans donner de chiffres.

Six pharmacies ont été la cible de vol à main armée l'année dernière. "La convention sera une boite à outils de tous les moyens qui peuvent être mobilisés par les professionnels de santé", a dit Claude Guéant. "La police peut par exemple accompagner un médecin la nuit, quand c'est nécessaire", a-t-il ajouté.

"Nous venons voir en Seine-Saint-Denis ce qui marche pour le généraliser ailleurs", a affirmé Xavier Bertrand. Dans ce département, une ligne est dévolue aux professionnels de santé pour joindre des policiers plus rapidement. Il y a dans les commissariats un policier référent et des diagnostics de sûreté peuvent être réalisés. "On insiste sur le développement de la vidéo-protection et on conseille aux professionnels de se regrouper en cabinets", ont déclaré des policiers aux ministres. "Nous nous engageons à rester si on assure notre sécurité", a dit aux ministres Joselyne Rousseau, médecin généraliste et présidente de l'Association des professionnels de santé de Pierrefitte-sur-Seine.

Il y a eu plusieurs agressions de professionnels de santé dans cette ville ces dernier mois. Une pédiatre et une gynécologue ont d'ailleurs décidé en février et mars de partir après avoir été agressées. "Si à la fin de l'année nous n'avons aucune mesure pour maintenir le maillage, il y a aura des départs", a dit sa collègue de Stains, Jocelyne Buruchian.

"Dans 10 ans, on n'aura plus de dentistes, plus de médecins. Les gens ne veulent pas venir en Seine-Saint-Denis", a dit Daniel Toledano, un pharmacien du Blanc-Mesnil. "La désertification n'est pas une fatalité et moi, j'ai besoin que vous restiez", lui a répondu Xavier Bertrand.

Bobigny, 2 avril 2011 (AFP)

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