Scor : Thierry Derez démissionne du conseil d'administration

mercredi 14 novembre 2018
Image de Scor : Thierry Derez démissionne du conseil d'administration

Mardi 13 novembre, Covéa a annoncé que son PDG, Thierry Derez, démissionnait, « avec effet immédiat », du conseil d'administration de Scor.

Depuis le 24 août et l'offre de rachat de Scor par Covéa, le torchon brûle entre les deux entités et plus particulièrement entre leurs deux patrons. Dernier épisode en date, la démission de Thierry Derez, PDG du groupe mutualiste du conseil d'administration du réassureur, « compte tenu des obstacles mis par Scor SE à l’exercice de son mandat d’administrateur, qui ne lui permettent plus d’accomplir les missions attachées à ce mandat », indique un communiqué lapidaire de Covéa daté du 13 novembre

Cette décision intervient après le retrait temporaire du conseil d'administration, annoncé le 27 septembre dernier par le patron mutualiste. Le réassureur français n'aura pas tardé à réagir, puisque dans la foulée de l'annonce de Covéa, il a indiqué « prendre acte de la décision de Thierry Derez », précisant qu'elle faisait suite à l'avis du Haut Comité de Gouvernement d'Entreprise. Ce dernier avait été saisi par l'administrateur référent de Scor le 12 octobre dernier. Le 30 octobre, il rendait un avis, soulignant « que ni le code Afep-Medef ni le code de commerce n'envisagent la possibilité du retrait temporaire d'un administrateur, dans la mesure où ce dernier serait dans l'impossibilité de respecter simultanément l'obligation d'abstention et celle d'assiduité, qu'il s'exposerait ainsi à un manquement grave aux règles du Code Afep-Medef, et que, dans ces conditions, celui-ci se devait de renoncer à son mandat ».

« Thierry Derez a enfin tiré les conséquences de la situation de conflit d'intérêts général »

Poursuivant sur une tonalité offensive, la communication du réassureur constate que « Thierry Derez a enfin tiré les conséquences de la situation de conflit d'intérêts général dans laquelle il se trouvait vis-à-vis de la société ».

De son côté, Covéa pointe que « malgré cette volonté d'apaisement [de se mettre en retrait temporaire, ndlr], il constate le refus persistant de tout dialogue de Scor SE avec son premier actionnaire, qui ne sera désormais plus représenté au conseil d'administration ».

Pour rappel, le 24 août dernier, Covéa avait lancé une offre de rachat à 43 euros par action, soit environ 30% au-dessus du cours moyen de Scor observé ces trois derniers mois. Une offre jugée hostile par Denis Kessler qui avait qualifiait la proposition de « fondamentalement incompatible avec sa stratégie d'indépendance ».

Covéa était entré au capital de Scor en 2003, avant d'en devenir le principal actionnaire avec un peu moins de 8% du capital en 2016. Le 8 avril de la même année, le groupe mutualiste s'était engagé à ne pas dépasser le seuil des 10% pendant trois ans.

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