La politique de déremboursement des médicaments à faible efficacité thérapeutique, entre 2002 et 2010, a pu entraîner une substitution vers des médicaments remboursés, limitant les économies attendues, indique une étude de l'Irdes, jugeant qu'elle « pose question » sur le long terme.
Selon cette étude que vient de publier l'Institut de recherche et de documentation en économie de la santé (Irdes), si le déremboursement des médicaments produit des économies immédiates, son efficacité sur le long terme « pose question ». L'Irdes a examiné plus précisément l'impact de la deuxième vague de déremboursements, intervenue en mars 2006, et s'est attardé sur le cas des mucolytiques et expectorants (destinés à soigner les bronchites aiguës ou les toux).
Cette politique s'est bien traduite par une réduction très importante (-50%) du nombre de boîtes de médicaments vendus, relève l'Institut, financé par la Sécurité sociale et les mutuelles. Mais un autre effet de cette politique a été le report de prescriptions vers des médicaments encore remboursé, souligne-t-il, limitant ainsi « les économies potentiellement réalisables par le régime obligatoire de l'Assurance maladie ».
Dans le cas des mucolytiques et expectorants, l'Irdes signale un report vers les prescriptions d'antitussifs (+12,9 points) et vers la classe des « autres bronchodilatateurs » (+4,4 points). Au final, 70,5M d'économies auraient dû être réalisées, mais elles ont été réduites à 32,1M en raison de ce report, note l'Irdes. En outre, ces reports peuvent s'avérer "inappropriés" en terme de santé publique, met en garde l'Institut.
Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, a lui-même reconnu fin septembre que « le déremboursement ne crée pas d'économie ». « Il vaut mieux mettre l'argent sur un médicament efficace » et « changer les habitudes de consommation et la prescription », avait-il dit.
Paris, 12 oct 2011 (AFP)
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