Ségur de la Santé : Beaudet et Hirsch sur la même longueur d’onde

vendredi 10 juillet 2020
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Le président de la Mutualité Française, Thierry Beaudet, et le directeur général de l’AP-HP, Martin Hirsch, signent une tribune commune pour demander une réforme du reste à charge à l’hôpital.

Le 12 juin, Martin Hirsch avait choqué le secteur de la complémentaire en proposant de supprimer le ticket modérateur à l’hôpital. Cette proposition avancée dans le cadre du Ségur de la Santé prévoyait d’écarter les complémentaires des remboursements hospitaliers.

Au lieu de dénoncer cette éviction, Thierry Beaudet se dit prêt à réformer le reste à charge à l’hôpital. Il co-signe aujourd’hui une tribune publiée dans le journal Le Monde avec Martin Hirsch qui dénonce un reste à charge hospitalier illogique et injuste. Ils expliquent qu’un enfant hospitalisé pour une bronchiolite aura un ticket modérateur et un reste à charge de 1.600 euros alors que si le même enfant est hospitalisé pour une appendicite, le reste à charge sera insignifiant.

Les deux hommes expliquent que le ticket modérateur a été créé pour modérer l’excès de consommation de soins et qu’il est appliqué aujourd’hui pour des soins vitaux comme la réanimation des patients atteints de covid. Ces restes à charge « erratiques » sont pourtant liés à la durée du séjour et donc pénalisent davantage les personnes âgées.

Par ailleurs, le chef des hôpitaux de Paris et le président de la Mutualité Française pointent du doigt des lourdeurs administratives et ses coûts. « Cela représente des milliers d’emplois qui ne sont pas au service direct du patient ou de l’assuré », écrivent-ils.

Les deux hommes avancent deux pistes pour réformer le reste à charge à l’hôpital. La première consiste à « forfaitiser les restes à charge en les déconnectant des motifs d’hospitalisation et des durées de séjour, et simplifier les processus de facturation en généralisant la dématérialisation et le tiers payant à l’hôpital ». Cela permettrait aux hôpitaux de « se recentrer sur leurs missions premières et redéployer sur le soin les milliers d’emplois aujourd’hui consacrés aux incompréhensibles subtilités de facturation. Et la contribution des mutuelles, pour qui l’hôpital représente aujourd’hui le quart des dépenses, serait ainsi considérée à sa juste valeur ».

Redéfinir la couverture des mutuelles

La deuxième option consiste à confier à l’Assurance Maladie la totalité des frais hospitaliers, y compris les dépassements d’honoraires et les chambres particulières. Dans cette éventualité, les mutuelles seraient amenées à repenser leurs offres et couvrir de nouveaux besoins comme le sport sur ordonnance ou « un accompagnement renforcée des maladies chroniques, renforçant leur rôle en prévention ».

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