Sfam : « Nous ne fermons pas la porte à une action de groupe »
Alors qu'elle a déposé plainte il y a quelques jours contre le groupe Sfam, l'UFC-Que-Choisir n'exclut pas une plainte collective contre le courtier affinitaire, actionnaire du groupe Fnac/Darty.
Soupçonné de pratiques commerciales « trompeuses et agressives » par l'UFC-Que-Choisir, le courtier Sfam a vu l'association de défense des consommateurs déposer plainte contre lui auprès du procureur de la République il y a quelques jours.
Par ailleurs, compte tenu des liens capitalistiques entre Sfam et la Fnac, "l’association saisit pour avis l’Autorité de la Concurrence s’agissant des conditions permettant de garantir le respect d’une concurrence libre et non faussée sur la distribution de telles assurances affinitaires », a indiqué à ce propos l'UFC.
Est-ce pour autant la fin des ennuis pour Sfam ? Le courtier serait désormais sous le coup d'une probable action de groupe.Accélération des plaintes
Selon cette dernière, c'est le démarchage téléphonique insistant de Sfam, commencé en début d'année 2018, qui a entraîné les premières réclamations, avec un pic de plaintes à la fin du premier trimestre. « Les retours d'expérience de notre réseau local et les courriers de consommateurs nous ont permis d'identifier de nombreux litiges autour de Sfam, des litiges avec le même profil et le même timing. Des problèmes similaires ont ensuite émergé autour de Fnac », explique Raphaël Bartlomé, responsable juridique à l'UFC-Que-Choisir.
Ce dernier précise : « sur ce dossier, 80% des problèmes liés à ces deux acteurs ont la même typologie. Les vendeurs de la Fnac obtiennent les coordonnées bancaires des clients en leur promettant une offre de remboursement de 30 euros, laissant penser qu’elle s’applique sur leurs achats. Alors que ce remboursement tarde à venir, les mensualités d'assurances SFAM s'enchaînent, parfois sans que le client soit au courant. Résultat, pour un petit casque audio à 29,90 euros par exemple, un consommateur peut se voir ponctionner 200 euros d'assurance au bout de quelques mois, sans même s'en apercevoir ».
Vers une action de groupe ?
Depuis l'annonce de la plainte, l'association de défense des consommateurs multiplie les initiatives pour aider ceux qui s'estiment trompés, notamment sur son site internet. « Aujourd'hui nous proposons aux clients lésés toutes les solutions pour mettre concrètement fin à leur contrat avec Sfam. Pour la suite, tant que nous n'avons pas de retour du procureur de la République sur notre plainte, les consommateurs ne peuvent pas se porter partie civile, mais nous ne fermons pas la porte à une action de groupe », ajoute Raphaël Bartlomé. Même si une plainte collective est compliquée à mettre en place, car il faut identifier une situation identique avec un préjudice économique, le cas de Sfam reste donc sous étroite surveillance.
À voir aussi
Procès Indexia : Prison ferme pour Sadri Fegaier
Courtage : Valérie Berthereaux nommée DG de SPB France
Indexia : 18 mois de prison ferme requis contre Sadri Fegaier