Maif a atteint une grande partie des objectifs sociaux et environnementaux qu’elle s’était fixée, selon le rapport 2022 du comité de mission. En 2023, le comité souhaite se pencher sur les risques d'inassurabilité et de démutualisation.
Maif a été la première grande entreprise du secteur à devenir société à mission en 2020. Trois ans plus tard, elle publie son deuxième rapport du comité de mission. L’objectif est de vérifier si la mutuelle a atteint les objectifs sociaux et environnementaux qu’elle s’était fixée.
Par ailleurs, un organisme indépendant a réalisé un audit en 2021. Le document indique que sur les 5 engagements statutaires, trois engagements sont parfaitement respectés. Sur les deux autres, les objectifs ont été partiellement atteints du fait "de circonstances extérieures à la société".
Sur le deuxième engagement, « favoriser, par une attention sincère, l'épanouissement de ses acteurs internes au sein d'un collectif engagé », la Maif fait figure de premier de la classe. Tous les indicateurs sont également dans le vert sur l’engagement « contribuer à la construction d'une société plus solidaire à travers ses activités ». Même constat dans celui de « promouvoir le développement de modèles d'entreprises engagées dans la recherche d'impacts positifs ». Les objectifs chiffrés ont été atteints voire dépassés, que ce soit sur la politique d’achats responsables ou le lancement de l’offre entreprise avec une dimension responsable.
Quelques marges de progrès
Sur les deux autres engagements, les objectifs ont été partiellement atteints. Il s’agit du premier engagement, « placer l’intérêt de ses sociétaires au cœur des activités ». L’entreprise a réussi à investir 93% de son fonds euros en ISR (investissement socialement responsable) et à réduire l’empreinte carbone de son fonds euros.
La mutuelle d’assurance a également progressé dans la formation sur son offre d’épargne responsable auprès de son réseau ou encore sur la satisfaction de ses clients. En revanche, la Maif a encore quelques marges de progrès sur l’objectif « s’assurer que les sociétaires fragilisés puissent bénéficier d’une présence militante de proximité ». Concrètement, le taux d’intervention des militants dans les situations de détresse a atteint 49,25%, en-dessous de l’objectif de 50%.
Des objectifs de formation presque atteints
Par ailleurs, l'assureur mutualiste doit encore fournir des efforts pour « accompagner les conseillers et gestionnaires pour incarner encore davantage l’attention sincère et le prendre soin au quotidien ». Le taux de formation des conseillers a atteint 88,38% sur un objectif de 90%. A noter que la Maif ne verse pas de bonus ni de variables individuels aux conseillers depuis des années afin qu’ils puissent fournir un conseil désintéressé aux sociétaires.
Par ailleurs, sur l’objectif de « contribuer à la transition écologique à travers ses activités », la Maif a réussi à élaborer une stratégie climat et à faire évoluer son portefeuille d’investissements. Elle a défini dans le cadre de la Net Zero Asset Owner Alliance (NZAOA), un objectif de réduction de 25% de l'empreinte carbone de ses portefeuilles d'ici 2025. Elle s’engage par ailleurs à avoir au moins 15% d’investissements verts d’ici 2025. Seul bémol, 77% de ses bâtiments sont certifiés HQE ou Breem In-use, sur un objectif de 80%.
La feuille de route 2023
Le comité de mission souhaite se saisir de nouveaux sujets en 2023 et d’intégrer la question de l’assurabilité dans son champ de suivi. La Maif a prévu d’organiser des rencontres avec les acteurs clés de la profession et les pouvoirs publics sur les risques d’inassurabilité courant 2023.
Par ailleurs, le comité pointe du doigt le risque de démutualisation et demande une analyse sur ce risque auquel les sociétaires et les activités de la Maif sont exposés. Par ailleurs, le comité demande d’examiner de manière plus approfondie les actions menées par la Maif pour réduire ou prévenir le changement climatique. Enfin, le comité souhaite examiner « la manière dont la mission est déployée au niveau du groupe ».
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