Stratégie : BPCE veut devenir "un bancassureur de plein exercice"
Pour doper ses résultats et augmenter ses fonds propres, le groupe Banque Populaire - Caisse d'Epargne mise sur son futur pôle assurance.
BPCE a dévoilé mercredi son plan stratégique pour la période 2014-2017, avec l'intention de doubler son bénéfice net à cette échéance en s'appuyant davantage sur l'assurance.
Le groupe bancaire a également affiché d'importantes ambitions pour sa filiale Natixis, appelée à abriter une plate-forme unique d'assurance pour l'ensemble du groupe et a atteindre une rentabilité des capitaux propres (ROE) de 12%. Dans le détail, BPCE espère atteindre un bénéfice net supérieur à 4Mds d'euros en 2017, contre 2,15Mds en 2012, pour un produit net bancaire (PNB, équivalent du chiffre d'affaires) des métiers récurrents supérieur à 23Mds d'euros, contre 20,9Mds l'an passé.
Du point de vue des contraintes réglementaires, le groupe bancaire a annoncé viser un ratio de fonds propres "dur" (apports des actionnaires et bénéfices mis en réserve rapportés aux crédits consentis) supérieur à 12%, au-delà du ratio de 8% qu'il est censé afficher. Le ratio de levier (bilan rapporté aux fonds propres) devrait lui être supérieur à 3% sur toute la période 2014-2017, lui aussi au-dessus du minimum requis par les nouvelles normes réglementaires dites Bâle III.
Pour atteindre ses objectifs, BPCE a identifié plusieurs piliers, à commencer par la maîtrise de la chaîne de valeur en assurance, afin de devenir "un bancassureur de plein exercice".
Cela passera par la mise en place d'une plate-forme unique dédiée au sein de Natixis, que rejoindra en 2014 BPCE Assurances, et la fin (actée au début du mois) des accords commerciaux entre Caisse d'Epargne et CNP Assurances en assurance de personne, à leur échéance le 31 décembre 2015.
A partir de 2016, Caisse d'Epargne s'appuiera ainsi sur Natixis. Aucune fermeture d'agence prévue. "Nous avons commencé plus tard que d'autres le développement de l'assurance. Nous avons donc plus que d'autres un potentiel de développement dans ces métiers", a souligné le président du directoire de BPCE, François Pérol, lors d'une conférence de presse.
Son groupe espère notamment avoir équipé un client particulier sur trois en assurance dommages, santé ou prévoyance d'ici 2017. Au niveau de la banque de proximité, BPCE évoque une "forte ambition de conquête", notamment en gestion privée, où il vise une hausse de 175.000 du nombre de clients et une croissance de l'encours de 6% par an. En ce qui concerne les réseaux, M. Pérol a écarté toute fusion entre Banques Populaires et Caisses d'Epargne. "Pour autant, ma conviction personnelle est qu'il y aura des rapprochements et des fusions, entre Banques Populaires d'une part et Caisses d'Epargne d'autre part", a-t-il toutefois précisé, ajoutant qu'il y en aurait, selon lui, "peu".
Aucune fermeture d'agence n'est par ailleurs prévue dans le cadre du plan stratégique. La nouvelle feuille de route du groupe bancaire, baptisée "Grandir autrement", met également l'accent sur la poursuite des synergies: 870M d'euros sont attendus en termes de synergies de revenus entre les réseaux (Caisse d’Épargne et Banque Populaire) et Natixis et 900M d'euros en ce qui concerne les synergies de coûts.
Une autre filiale de BPCE, la Société de Crédit Foncier, est pour sa part appelée à être utilisée par toutes les entreprises du groupe pour le financement de leurs crédits long terme, avec "au moins" cinq milliards d'euros mis à disposition des Banques Populaires, des Caisses d'Epargne et de Natixis dès 2014.
Du côté des participations que BPCE considère comme non stratégiques, à savoir le groupe immobilier Nexity et l'assureur-crédit Coface, François Pérol a souligné que son groupe n'avait "pas changé ses intentions". "Nos trajectoires de solvabilité, de revenus, peuvent être réalisées, sans la cession de nos participations", a-t-il fait valoir, tout en relevant que le marché actions en Europe faisait preuve d'un "bon dynamisme" à l'heure actuelle. Outre BPCE, les autres grandes groupes bancaires français, BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale, ont prévu de dévoiler leur propre stratégie pour les années à venir au cours du premier semestre 2014.
AFP
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