Crédit Agricole Assurances entame un nouveau plan stratégique qui doit l'emmener jusqu'en 2022. L'ambition est d'accélérer sur le dommage entreprises, l'emprunteur et les assurances collectives.

Crédit Agricole Assurances veut ajouter une nouvelle corde à son arc assurantiel déjà bien fourni. Le bancassureur lance en effet un nouveau plan stratégique avec pour ambition d'aller sur le segment de l'entreprise. C'était déjà le cas avec les assurances collectives en protection sociale. Mais là, il s'agit d'attaquer le segment du dommage. « A travers l'assurance collective, nous avons la capacité de nous adresser aux TPE, PME et ETI et de leur proposer l'ensemble des couvertures », juge Frédéric Thomas, directeur général de Crédit Agricole Assurances.

Pour y parvenir, le bancassureur prévoit de recruter à tour de bras dans les équipes de Pacifica pour être prêt à la fin du dernier trimestre 2020. Ici pas de partenariat avec d'autres acteurs du marché. « C'est Pacifica qui assurera la gestion. Quant à la distribution, elle sera assurée par le réseau de banque de détail », souligne le directeur général. Prudent, ce dernier n'affiche pas d'ambition chiffrée pour ce segment de marché.

Il se montre en revanche plus disert sur l'assurance emprunteur et les collectives. D'ici 2022, le chiffre d'affaires doit grimper de 35% pour atteindre la barre des 5Mds d'euros. Dans les prochains jours, le groupe prévoit d'ailleurs de lancer un contrat groupe remodelé en assurance emprunteur. « Il s'agit d'une offre totalement personnalisable qui prendra en compte bien d'autres critères que l'âge ou le tabagisme », explique Frédéric Thomas. Une sorte de contrat groupe alternatif qui permet de répondre aux demandes de délégation, bien que très faibles chez Crédit Agricole Assurances. « 2% de nos clients nous interrogent pour renégocier les termes de leur assurance. Parmi eux, les deux tiers restent chez nous », se félicite le dirigeant.

Ce dernier nourrit, comme tout le marché, de grandes ambitions sur l'activité épargne-retraite. Il souhaite faire grimper les encours de 13% à 322Mds d'euros à fin 2022 et gagner 5 points de part d'unités de compte dans les encours vie. Fin juillet, le bancassureur a d'ailleurs revu sa tarification pour l'entrée sur les fonds euros en les fixant à minimum 2% pour inciter les épargnants à se positionner sur des placements plus risqués. « Dans le contexte de taux bas, voire négatif, tout l'enjeu est de trouver le bon mix. Nous pouvons aussi jouer sur le transfert des fonds vers le PER », estime Frédéric Thomas. Le bancassureur devrait s'aligner sur la majeure partie du marché en baissant les taux de ses fonds euros.