Le groupe Maif s'apprête à clore un vaste plan d'adaptation de son système d'information. Il ouvre la voie à une plateformisation plus poussée.
Depuis quatre ans, la DSI du groupe Maif travaille à adapter le système d'information de la mutuelle niortaise dans le cadre du projet 421. « 421, cela signifie 4 ans et fin 2021 », s'amuse Nicolas Siegler, directeur général adjoint solutions et systèmes d'informations du groupe. Le budget alloué à ce lifting s'est porté à 100M d'euros. « Nous avons travaillé sur beaucoup de projets répartis dans 7 programmes destinés, notamment, à améliorer l'interface utilisateur, mettre en place des outils pour collecter la data, le tout en relation avec les métiers », résume Nicolas Siegler.
Les 600 personnes qui constituent la DSI de la mutuelle d'assurance ont notamment travaillé sur les applications et le site suivant la méthode du minimum valuable product (MVP). « Cette méthode consiste à démarrer petit pour enrichir ensuite nos sites et nos applications de fonctionnalités », traduit le directeur général adjoint. L'un des points cruciaux fut la transformation du cœur de métier de la Maif, à savoir le IARD. Cela est passé, entre autres, par la "webisation de l'interface homme-machine" ou encore l'ouverture du SI afin de créer des interactions entre la Maif et d'autres partenaires.
Plateformiser le SI
Mais au-delà de la technique, il s'agissait également pour la DSI de se mettre au diapason des ambitions RSE du groupe. "Nous allons ouvrir un nouveau data center dont l'efficacité énergétique se situe à 1,4, contre 2,3 pour celui dont nous disposons actuellement", se félicite Nicolas Siegler. Mais cela passe aussi par des actions qui touchent directement les collaborateurs. « Il y a 5 ans, nous avions 7.000 imprimantes pour 7.000 collaborateurs. Aujourd'hui, nous n'en avons plus que 800, ce qui nous permet d'économiser des millions de pages chaque année », illustre le DGA. Le groupe s'est également mué en chantre de l'open source « afin de s'affranchir de la domination des géants de l'informatique. Nous avons libéré le code de sept de nos applications maisons et nous participons au projet Gaia X qui vise à la création d'un cloud souverain européen », poursuit le DSI.
Car le cloud est une voie sur laquelle les systèmes d'information s'engouffrent. « En 2016, les applications SaaS représentaient 7% de nos coûts de maintenance. Aujourd'hui, c'est 40% », précise Nicolas Siegler. Une réalité qui démontre la volonté du groupe « d'amener le SI vers un SI de plateforme, plus simple, pour une meilleure UX et réduire le time to market », détaille le DGA de la mutuelle. Et qui dit plateformisation, dit API avec en sous-jacent la question de la sécurité. « Nous avons une vingtaine d'API à des partenaires exposés. Il est certain que chaque service qui crée un lien avec un partenaire extérieur est un maillon faible potentiel. Et si nous subissons des tentatives d'attaques tous les jours, nous n'avons pas connu de gros hacking comme en 2017 », affirme Nicolas Siegler.
Payer les rançons fait le jeu des hackers
Sur le sujet de la cyber assurance, la patron des systèmes d'information de la Maif se montre d'ailleurs intraitable. « Payer les rançons fait le jeu des hackers. C'est un raisonnement typique d'assureur car il s'agit d'un calcul entre le coût de la rançon et le coût de la réparation du préjudice. En tant que mutualiste, nous avons le devoir moral de ne pas encourager la cyber-criminalité », assène celui qui est également président de Darva.
A ce titre, il est revenu sur le e-constat qui rencontre un succès modeste depuis son lancement en 2014. « La limite du e-constat est qu'il a été développé comme une application indépendante. Nous menons des réflexions avec la FFA pour repenser le e-constat et l'APIser ». L'APIsation est décidément en marche partout dans l'assurance.
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