Tarifs 2021 : Les taux d’indexation mirobolants de certains assureurs

lundi 12 octobre 2020
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INFOGRAPHIE - Taux bas, taxe covid, portabilité, 100% santé… Certains porteurs de risques comme Malakoff Humanis demandent des taux d’indexation très élevés en santé et prévoyance collectives.

Malgré les économies réalisées sur les frais de santé pendant le confinement, les tarifs des contrats collectifs vont fortement augmenter en 2021. Les assureurs anticipent les coûts de la portabilité, les cotisations impayées et la taxe covid. Les taux d’indexation en santé et prévoyance demandés via le courtage varient d’un assureur à l’autre. La hausse la plus forte est demandée par Malakoff Humanis (+5,7% en santé et +7,2% en prévoyance) hors mesures de redressement appliquées sur les contrats déficitaires. Certains assureurs comme Generali, Klesia ou Gan Assurances appliquent des revalorisations uniquement sur les très petites entreprises ou sur les contrats standard.

Des plans de redressement systématiques

Au-delà de ces mesures d’indexation qui s’appliquent à tous les contrats, cette année les assureurs sont intransigeants sur les contrats déficitaires. Des mesures de redressement sont systématiquement proposées, au risque de voir partir le client. Certains assureurs ont annoncé qu’ils résilieraient les dossiers dont le ratio prestations sur cotisations dépasse 130%. La principale raison de cette politique de redressement réside dans les taux d’intérêt bas. Les produits financiers ont diminué de manière significative et ne peuvent plus compenser les déficits techniques. « Nous passons plus de temps cette année à objectiver les demandes de l’assureur ou à mener des appels d’offre pour trouver de nouveaux porteurs de risques qu’à conquérir de nouveaux clients », indique un courtier.

Plusieurs raisons peuvent expliquer ces revalorisations. Par exemple, en 2019 la dérive de 2,5 points sur les prestations santé a été sous-estimée. « La dérive réelle de la consommation médicale est de 4 points en 2019, à cause notamment d’un sursaut en optique au dernier trimestre, juste avant l’entrée en vigueur du 100% santé », selon un courtier. Les assureurs sont donc contraints de répercuter cette dérive technique en 2021.

Effet de rattrapage

Si pendant le confinement les dépenses de santé ont fortement chuté, en revanche, les assureurs observent depuis cet été un effet de rattrapage, dont il est difficile d’anticiper l’évolution. « En juin et juillet, nous enregistrons une hausse de 13% des remboursements en santé par rapport à juin et juillet 2019, explique un courtier. Les dentistes essaient de se rattraper financièrement en privilégiant les actes lourds. Par exemple, nous observons une explosion des prothèses inlay et onlay, très coûteuses ».

Sans forcément l’avouer, les porteurs de risques anticipent également l’entrée en vigueur de la deuxième phase du 100% santé en audiologie et dentaire.

La fin de la majoration des IJ SS

En prévoyance, la baisse des taux d’intérêt pèse lourd sur les provisions mathématiques. En plus, depuis le 1er juillet, la majoration des indemnités journalières de sécurité sociale pour les salariés avec plus de 3 enfants a pris fin. L’IJ maximale est désormais de 43,13€ par jour au lieu de 57,50€. Les IJ complémentaires vont prendre en charge le complément afin de pouvoir compenser jusqu’à 85% du salaire brut.

Par ailleurs, dans leurs orientations tarifaires, certains assureurs ont anticipé une hausse du plafond annuel de la sécurité sociale (PASS). Or, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS 2021), dans son article 12, introduit des changements dans le calcul du PASS. Le texte précise que le recours important à l’activité partielle ne peut pas être considéré comme un élément de la masse salariale. L’évolution du salaire moyen net par tête serait négative (-5,7%) en 2020. Le texte prévoit donc que le plafond annuel de la sécurité sociale ne puisse pas baisser, afin de protéger les assurés contre la perte des droits. Le PASS 2021 resterait donc stable, si le texte est adopté en tant que tel.

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