Tarifs : Les mutualistes réagissent aux déclarations d’Aurélien Rousseau
La Mutualité Française, la Fnim et la FDPM réagissent aux déclarations d'Aurélien Rousseau concernant les tarifs des contrats de complémentaire santé.
C’est un marronnier pour les organismes complémentaires. Tous les ans à cette période, le ministre de la Santé demande aux assureurs santé de contenir leurs tarifs. Aurélien Rousseau n’a pas manqué à la tradition. Dimanche dernier, le locataire de l’avenue de Ségur a qualifié de « pas tenables » les augmentations de cotisation de l’ordre de 8 à 12% prévues par les organismes complémentaires.
La différence par rapport aux dernières années est le transfert de 500M d’euros de soins dentaires de l’assurance maladie vers les organismes complémentaires. Transfert qui devrait mécaniquement se traduire sur les cotisations, selon plusieurs actuaires.
Une augmentation "inéluctable" selon la FNMF
Pour la Mutualité Française, « c’est inéluctable : les cotisations augmenteront significativement en 2024. Avec l’augmentation significative des dépenses de santé en France et les transferts importants de l’assurance maladie arbitrés en 2023 par le gouvernement, les mutuelles font face à une hausse des remboursements de soins ».
La Mutualité Française met en avant les obligations prudentielles des mutuelles. « Augmenter les cotisations, c’est assurer l’équilibre économique des mutuelles et donc la continuité des remboursements de médicaments et de soins des 35 millions de bénéficiaires ainsi que l’accompagnement de leur santé au quotidien. Si nous voulons un accès aux soins durable pour tous, une réforme structurelle, coconstruite et efficiente, est indispensable. Pour rappel, les mutuelles ne rémunèrent pas d’actionnaires, leur seul objet est d’être à l’équilibre et d’investir au profit des personnes protégées ».
Le CTIP et France Assureurs, de leur côté, n’ont pas souhaité réagir aux déclarations du ministre. Les représentants des organismes complémentaires devraient rencontrer Aurélien Rousseau d’ici la fin de l’année dans le cadre du Comité de dialogue avec les organismes complémentaires (Cdoc). Cette instance ne s'est pas réunie depuis la nomination d'Aurélien Rousseau.
La Fnim perplexe
« Le ministre annonce une nouvelle discussion avec les organismes complémentaires. A en croire les non résultats des précédentes, on peut douter du succès des prochaines. D’autant que tous les arguments ministériels se fracassent sur la réalité des chiffres », indique Philippe Mixe, président de la Fnim.
La fédération mutualiste s’insurge également contre les propos tenus par le ministre : « Aurélien Rousseau a accusé nos organismes de faire de nos adhérents la variable d’ajustement de nos modèles économiques. La seule variable d’ajustement que nous attendons, c’est l’efficacité des pouvoirs publics à maîtriser les évolutions des dépenses de santé. Depuis trop longtemps, ce sont bien les gouvernements qui ont fait des mutuelles et des organismes complémentaires les variables d’ajustement de leurs politiques budgétaires », écrit la Fnim dans un communiqué.
Jean-Louis Span, président de la FDPM, a également réagi dans un communiqué intitulé « Le ministre qui croyait encore au Père Noël ». « Il n'y a pas d'argent magique Monsieur le Ministre et nos concitoyens, adhérents de nos mutuelles, comprennent bien la fiscalité indirecte que vous leur imposez », écrit Jean-Louis Span. La Fédération Diversité Proximité Mutualiste (FDPM) déplore les difficultés d’accès aux soins des Français et accuse le ministre de mener une « communication honteuse » en allumant « un contre-feu médiatique ».
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