Une étude menée par Axa, Accenture et l'IFC tend à démontrer que les femmes représentent une opportunité de mille milliards de dollars pour le secteur de l'assurance d'ici à 2030.
Le potentiel de croissance sur le marché de l'assurance dédiée aux femmes est exponentiel. Selon l'étude SheForShield menée par Axa, Accenture et l'IFC, les acteurs ciblant les femmes pourraient trouver de nouvelles poches de rentabilité, notamment dans les pays émergents. En 2013, ce segment de population représentait 770Mds de dollars de primes pour le secteur. Dans 15 ans, elles pourraient grimper pour se situer dans une fourchette comprise entre 1.452 et 1.700Mds de dollars selon l'étude.
Le potentiel de croissance le plus important concerne la santé dont le chiffre d'affaires serait multiplié par 3 ou 4. Mais en valeur, le segment le plus porteur reste l'assurance vie selon les estimations de l'étude.
Le potentiel de croissance est plus impressionnant sur les marchés émergents, avec un chiffre d'affaires multiplié par 9 d'ici 2030 dans les projections les plus optimistes. Les 10 pays émergents étudiés dans le cas présent, représenteront ainsi plus de la moitié du marché de l'assurance des femmes en 2013, contre environ 13% en 2013.
Plusieurs éléments expliquent ce phénomène. En premier lieu, l'accès des femmes à l'éducation et aux études supérieures leur confèrent des postes à responsabilité. Leur besoin de couverture et leur revenu pour souscrire des produits d'assurance augmentent parallèlement. Mais très peu d'entre elles franchissent le pas. Ainsi, selon l'étude, seulement 31% des femmes entrepreneurs interrogées bénéficient d'une protection ou d'une épargne en assurance vie.
Par ailleurs en gagnant leur indépendance financière, les femmes jouent un rôle accru dans la prise de décision concernant les dépenses de leur ménage. Selon SheForShield, les femmes ont en outre plus tendance à orienter leurs dépenses sur la protection et le bien être de leur ménage.
Pour le secteur de l'assurance, les femmes constituent une clientèle privilégiée. En premier lieu parce que les fraudes sont dans la majorité des cas réalisées par des hommes. Une étude Accenture menée dans le cadre du SheForShield, souligne que 86% des femmes, contre 82% des hommes trouvent "inacceptables de surestimer la valeur de leur sinistre." Un atout de poids pour le secteur puisque selon une étude de the U.S. Insurance Research, pour chaque dollar dépensé en sinistres automobiles, entre 0,17 et 0,29 dollar couvre les conséquences de la fraude.
Les femmes sont par ailleurs plus fidèles. L'étude Accenture démontre que les femmes sont 8% moins nombreuses à être susceptibles de changer d'assureur. Enfin, après analyse de leur clientèle sur les 10 marchés émergents du périmètre du SheForShield, Axa, Zurich, Liberty Seguro ou encore Willis estiment que les femmes sont de meilleures ambassadrices pour recommander leurs produits. Des recherches menées par Investment News assurent qu'au cours de leur vie les femmes font référence 26 fois à leur conseillers financiers, contre 11 fois pour les hommes.
La conclusion qui découle de cette étude est que les assureurs ont tout intérêt à concentrer une partie de leurs ressources sur le recrutement des femmes. Aussi bien en tant que cliente qu'en tant que force de vente. Ils doivent toutefois prendre garde aux usages dans certains pays dans lesquels les face-à-face entre agents et clients peuvent être sources de problème dès lors qu'ils sont de sexes différents.
L'utilisation des réseaux sociaux et des canaux digitaux semblent être un axe à privilégier, les femmes étant plus consommatrices de ces modes de communication et de relation que les hommes.
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