Thomas Saunier : "Nous allons passer des majorations significatives en santé"
Thomas Saunier, directeur général de Malakoff Humanis, alerte les courtiers présents au Onze Bis Festival sur la nécessité d’appliquer des majorations significatives en santé pour 2024.
A l’occasion du Onze Bis Festival organisé par le groupe Seroni, le patron de Malakoff Humanis a fait passer des messages importants aux courtiers présents. « Nous allons devoir expliquer des majorations tarifaires significatives, de l’ordre de 7 à 8% en 2024, car le risque santé se dégrade en raison de l’impact du 100% santé et des transferts de charges programmés », a déclaré d’emblée Thomas Saunier, qui réalise la moitié du chiffre d’affaires via le courtage.
« Le 100% santé en optique, dentaire et audiologie a été un succès car il a amélioré l’accès aux soins. Mais on oublie de dire que la réforme a coûté 2,5Mds d’euros aux organismes complémentaires, qui ont dû augmenter leurs tarifs. Cela s’est traduit par du pouvoir d’achat en moins pour les Français », a déclaré le directeur général de Malakoff Humanis.
Le dirigeant s’est également montré critique envers le projet du gouvernement d’étendre le 100% santé aux fauteuils roulants. En effet, le prix de ces équipements dépasse le millier d’euros et représente donc un risque de pointe, à la différence des prestations santé courantes qui représentent un risque de fréquence. Pour ce type de risque, les assureurs font habituellement de la sélection. « C’est donc absurde d’introduire un risque de pointe dans le cadre de la complémentaire santé », s’est-il exclamé.
Un taux de redistribution insuffisant
Par ailleurs, le directeur général de Malakoff Humanis a également interpellé les courtiers sur le taux de redistribution de certains produits : « Nous devons être vigilants pour que nos clients en aient pour leur argent. Le taux de redistribution en assurance santé est trop faible. Je pense que des taux de chargement de 30 à 35% ne peuvent pas durer parce que cela se fait au détriment du client », a-t-il déclaré.
En épargne retraite, Thomas Saunier s’est ému du taux de chargement de certaines unités de compte qui peut atteindre 3 points. « Ce n’est pas possible. On marche sur la tête. Quand le chargement se fait au détriment du client, sur un risque de fréquence, nous sommes rattrapés par la patrouille du régulateur », a-t-il ajouté. En effet, Jean-Paul Faugère, vice-président de l’ACPR, a demandé aux assureurs de travailler sur le « value for money » des unités de compte.
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