Le groupe Macif veut accélérer sur sa stratégie d'innovation. La démarche passe par l'investissement dans les start-ups et les partenariats, mais également par une profonde transformation de la mutuelle d'assurance.
« La Macif, à sa création, s'est positionnée comme un acteur de rupture, en cassant notamment les situations de rentes en assurance automobile. Aujourd'hui, le groupe doit renouer avec son essence à travers un modèle différenciant sur la performance, les prix et les services », lance Jean-Marc Raby, directeur général de la mutuelle d'assurance.
"Rendre de l'autonomie aux assurés"
Le principe de base posé, reste à passer à l'action. Première action concrète de la mutuelle niortaise, la poursuite de Macif Innovation, fonds notamment dédié à l'investissement dans les start-up. Doté de 15M d'euros, pour 2016, le fonds devrait bénéficier « d'au moins la même somme pour sa saison 2 », a indiqué Adrien Couret, directeur général délégué du groupe Macif. Jeudi 2 mars, le groupe a ainsi annoncé mettre 5 millions d'euros dans Gomore, une start-up proposant du partage automobile, que ce soit sous forme de covoiturage, de location entre particuliers ou de location moyenne durée.
Même schéma avec Drust, structure qui propose de la télématique embarquée en automobile avec l'objectif d'améliorer la conduite des sociétaires. « Nous sommes sur une démarche d'accompagnement des automobilistes, alors que le marché s'oriente plutôt vers une vision punitive en matière de voiture connectée », souligne Adrien Couret. « Nous souhaitons plutôt redonner de l'autonomie à nos assurés et les rendre responsables de leur choix d'assurances », ajoute Jean-Marc Raby.
Le groupe pilote par ailleurs un projet co-construit avec la start-up Monitorlinq, sur le maintien à domicile des personnes dépendantes. L'application permet de suivre à distance l'activité des aidés par les aidants. En cas d'activité inhabituelle, ils sont prévenus par notification. Et en cas d'alerte critique, c'est Inter Mutuelles Assistance qui prend le relais.
Une transformation à 500 millions d'euros
Reste que cette nouvelle stratégie aura un impact conséquent sur la transformation en interne du groupe. Depuis le 1er janvier, les 11 entités régionales, qui disposaient d'une certaine autonomie, ont disparu au profit de 5 pôles centralisés au niveau national. S'ensuit une rationalisation des systèmes d'information pour fluidifier les flux entre les pôles. Mais également entre les centres d'appels et les différents services de la mutuelle. « Nous devons gagner en agilité", estime le directeur général.
Dans le cadre de son plan stratégique Macifutur, le groupe a par ailleurs ouvert un important volet social. Un nouvel accord est en cours de négociation avec notamment le passage de la semaine de 31h30 à 35h, « avec compensation », et un plan de formation pour inciter les collaborateurs dont les métiers vont changer ou tout simplement disparaître, à basculer sur de nouveaux postes.
La masse salariale devrait toutefois se contracter. « A activité équivalente, les effectifs vont diminuer, notamment sur les back offices et les fonctions supports. Mais aucun départ forcé. Nous ajusterons avec les départs naturels permis par la présence de trois générations au sein du groupe », assure Jean-Marc Raby.
Du côté des agences, pas de fermeture en vue, mais une relocalisation d'une centaine d'entre elles, sur les plus de 500 que compte le réseau. « Nous constatons une baisse de 2% des flux dans les agences », justifie Jean-Marc Raby.
La direction chiffre ces transformations à 500M d'euros sur la durée du plan stratégique, prévu pour s'achever en 2020. Soit environ 3 années de résultat net, en se fondant sur le résultat moyen constaté ces dernières années.
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