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USA : L'Obamacare en difficulté, des migrations d'assurances demandées

jeudi 31 octobre 2013
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Barack Obama reconnaît les difficultés techniques de la souscription pour l'assurance santé mais a défendu la réforme, alors que le site healthcare.gov est très régulièrement en panne. Certains assurés doivent changer d'assureurs pour obtenir les aides.

Le président Barack Obama n'est "pas content" des bugs qui minent les débuts du portail internet au cœur de sa réforme du système d'assurance maladie, mais il a défendu mercredi à Boston les fondamentaux de la loi face à ses détracteurs.

Alors que le site internet healthcare.gov, ouvert le 1er octobre, était en panne mercredi après-midi pendant son discours, Barack Obama a promis de faire en sorte que le problème soit résolu rapidement. Sa secrétaire à la Santé s'est engagée plus tôt mercredi sur la date du 30 novembre.

"Il n'y a aucune excuse. Je prends la responsabilité de faire en sorte qu'une solution soit trouvée aussi vite que possible. Nous travaillons d'arrache-pied, tous les jours, à l'améliorer", a déclaré le président américain.

C'est sur ce site que des millions d'Américains actuellement non assurés devaient pouvoir sélectionner, aussi facilement que sur Amazon ou Expedia, un plan d'assurance santé, avec le montant des aides financières indiqué à chaque utilisateur en fonction des revenus.

Mais dès sa mise en ligne, il y a un mois, les défaillances du site se sont multipliées. Temps d'attente invraisemblables, pages gelées, messages d'erreurs à la fin du processus d'inscription, calcul erroné des crédits d'impôts, erreurs dans les transmissions des informations aux assureurs : le gouvernement a dû lancer en urgence une révision des complexes systèmes informatiques et reconnaître que le site n'avait pas été assez testé.

Barack Obama a toutefois martelé que sa réforme, votée en 2010, avait déjà révolutionné le système de l'assurance maladie en protégeant les consommateurs contre ce qu'il qualifie d'abus de la part des assureurs, grâce à des volets déjà entrés en vigueur.

Dès aujourd'hui, les assureurs ne peuvent plus refuser de couvrir un enfant en raison d'antécédents médicaux jugés trop coûteux ; les soins préventifs (dont le dépistage du cancer) doivent être remboursés intégralement. Et à partir de janvier, les assureurs ne pourront plus faire varier le prix de la couverture en fonction des antécédents médicaux.

En échange, tous les Américains devront souscrire à une assurance à partir de 2014, même les jeunes en bonne santé, au risque de payer une amende, d'abord symbolique. "Je ne pense pas qu'on devrait ré-autoriser la discrimination contre les enfants avec antécédents médicaux", a lancé M. Obama.

Les républicains du Congrès ont continué leur assaut contre "Obamacare", dont le site n'est, selon eux, que la "partie émergée de l'iceberg" d'une réforme vouée à l'échec. Lors d'une audition très médiatisée à la Chambre des représentants de la secrétaire à la Santé, Kathleen Sebelius, ils ont relevé que des millions d'Américains qui sont aujourd'hui assurés individuellement, et non via leurs employeurs, allaient devoir changer de plan d'assurance, contrairement à l'engagement répété du président depuis 2009.

Vers des migrations d'assureurs...

"Le président avait promis que si on aimait son assurance, on pourrait la garder", a déclaré John Boehner, président de la Chambre. "Partout dans le pays, des avis d'annulation arrivent dans les boîtes aux lettres à cause de la catastrophe que représente cette loi sur la santé".

Barack Obama a répondu à cette critique, qui concerne potentiellement environ 5% de la population, en expliquant que les personnes concernées pourraient obtenir une meilleure couverture via le nouveau portail. Il a, à cette occasion, pour la première fois reconnu que les personnes dont les revenus ne permettent pas l'obtention de crédits d'impôts pourraient payer plus cher qu'actuellement, une critique persistante des républicains.

"Il existe une fraction d'Américains à hauts revenus qui paieront plus pour une meilleure couverture avec de plus grandes protections, notamment la déclaration des droits des patients, ce qui les sauvera de la ruine financière s'ils tombent malades. Mais personne ne perd son droit à une couverture maladie", a-t-il déclaré.

Boston (Etats-Unis), 30 octobre 2013 (AFP)

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