100% santé : Entre 30 et 40M d’euros de surcoût en dentaire pour la MGEN
Pour la MGEN, la réforme du reste à charge zéro provoquera une hausse des prestations en dentaire et une baisse en optique et audiologie, selon les estimations de la mutuelle.
La MGEN choisit d’intégrer le 100% santé dans toutes ses offres et de s’inscrire dans le dispositif du contrat responsable. « L’impact de la réforme sur les prestations ne sera pas répercuté sur les cotisations. Nous allons uniquement appliquer une petite indexation liée à la hausse des dépenses de santé », précise Christophe Lafond, vice-président de la MGEN.
Avec 45% de seniors, la mutuelle de l’Éducation nationale estime que la réforme aura un surcoût d’entre 30 et 40 millions d’euros par an en dentaire. A partir du 1er janvier 2020, sur une couronne céramo-métallique à 500 euros, l'assurance maladie prendra en charge 84 euros et la complémentaire, 416 euros. "Nous avons un effort considérable à faire sur le panier reste à charge zéro. Sur les autres paniers, nous avons laissé les prestations au même niveau qu'aujourd'hui", indique C. Lafond.
En optique, la baisse du plafond du contrat responsable permettra à la mutuelle d’économiser entre 20 et 30 millions d’euros par an. 85% des adhérents fréquentent déjà des opticiens qui ont un accord avec la mutuelle. "Nous avons réduit quelques prestations en optique, comme par exemple la prise en charge de quelques verres unifocaux", pointe C. Lafond.
« En audiologie, la réforme aura très peu d’’impact. Selon nos prévisions, il sera de quelques millions d’euros, plutôt à la baisse, parce que nous avions déjà une très bonne couverture en audio et nous n’aurons presque pas d’effort à faire pour arriver au reste à charge zéro », indique Christophe Lafond. « Ces projections dépendront cependant de deux incertitudes : le comportement des professionnels de santé et des adhérents », précise-t-il.
La Mutuelle générale de l’Éducation nationale (MGEN) veut inciter ses adhérents à opter pour le panier 100% santé pour leurs soins optiques, dentaires et auditifs. Pour ce faire, elle veut « pénaliser les adhérents qui ne choisissent pas le panier 100% santé », selon Roland Berthilier, président de MGEN.
Faire évoluer le conventionnement avec les dentistes
« La MGEN a signé la première charte du conventionnement avec les professionnels de santé en 1991, bien avant l’apparition des réseaux de soins », explique Christophe Lafond, vice-président de la MGEN. « Le premier accord conventionnel avec les chirurgiens dentistes date de 1997. Les dentistes se sont engagés à respecter un cadre tarifaire et des standards de qualité. La MGEN, de son côté, s’engageait à améliorer le remboursement des adhérents. Nous avons aujourd’hui 24.000 professionnels, soit environ 60% des dentistes », rappelle-t-il. L’accord avec le CNSD est remis en question suite à l’entrée en vigueur du reste à charge zéro. « Le remboursement différencié en dentaire n’a plus de sens. Nous allons probablement arrêter sous cette forme-là. Nous envisageons de faire évoluer cet accord vers la prévention », avance-t-il.
La MGEN a également adapté ses offres aux engagements de la profession sur la lisibilité des garanties. Les premiers exemples de remboursements en euros sont désormais disponibles sur son site internet.
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