Isabelle Hébert : Notre future UGM pourrait accueillir la MAEE

vendredi 15 juin 2018
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INTERVIEW – Isabelle Hébert, directrice générale du groupe MGEN, précise le projet de rapprochement avec la Mutuelle des Sportifs, qui pourrait prendre la forme d'une union de groupe mutualiste. La MAEE pourrait également être membre de cette UGM.

Vous avez engagé des discussions avec la Mutuelle des Sportifs en vue d'un rapprochement. Pouvez-vous préciser le projet ?

Si notre assemblée générale le décide cet été, nous pourrions créer une union de groupe mutualiste qui s'appellerait MGEN Partenaires, sans solidarité financière, dans laquelle plusieurs mutuelles pourraient nous rejoindre pour partager et utiliser certains de nos services. Je pense que nous avons beaucoup de synergies à construire avec La Mutuelle des Sportifs autour de l'image du sport-santé, autour de la convention collective du sport, et des clubs sportifs qui ont besoin de couverture santé pour leurs salariés, autour de notre engagement auprès de grands sportifs comme Martin Fourcade ou les membres de MGEN Académie... Il y a des projets à mener également sur le « sport sur ordonnance » qui pourrait être intégré dans nos garanties, du numérique, des liens entre sport et santé.

D'autres mutuelles pourraient intégrer l'UGM ?

La Mutuelle des Affaires Étrangères et Européenne (MAEE), avec qui nous sommes co-référencés en prévoyance auprès du Ministère des Affaires Etrangères et Européennes, serait partie prenante d’MGEN Partenaires. Le rapprochement porterait sur une dynamique de partage d'expertise et de synergie autour des activités informatiques et gestionnaires. Nous avons également une activité significative à la MGEN sur l'expatriation des agents de l’Education Nationale et la Recherche. La MAEE est positionnée sur le personnel des ambassades.

Comment ça se passe l'arrivée de la concurrence au ministère de l'Education nationale ?

Nous connaissons très bien le public, les besoins, les attentes... Nous avons un réseau de proximité très important. Le multi-référencement s'est mis en place depuis le 1er janvier, sans impact particulier à ce stade. Nous avons enregistré moins de départs que l'année dernière pendant la même période. Mais il faudra attendre la rentrée scolaire pour faire un bilan.

Quelle est votre stratégie commerciale ?

Nous continuons à mener beaucoup d'actions de terrain avec notre réseau de proximité, qui est notre point fort. Nous continuons à investir autour de l'éducation au sens très large : notre trophée autour de l'EducTech dans la continuité du laboratoire d'innovation pédagogique du Ministère le « 110 bis »... Nous voulons démontrer que nous sommes investis dans l'évolution des métiers de l’éducation par le numérique notamment. Par exemple, via notre présence au ministère des Sports au travers du référencement, via une grande mobilisation de l'entreprise autour du sponsoring sportif et maintenant via les discussions avec la Mutuelle des Sportifs. C'est important de montrer que nous ne sommes pas uniquement un opérateur de la protection sociale mais que nous accompagnons le métier de nos adhérents.

Vous avez beaucoup milité pour que la dépendance soit incluse dans les contrats référencés, mais finalement elle en a été exclue. Et pourtant, la dépendance revient dans le discours présidentiel. Qu'en pensez-vous ?

C'est vrai que le président de la République a annoncé une réflexion sur la nécessité de prendre en charge la dépendance, tandis que dans le référencement cette garantie a été exclue. Dans nos anciennes offres avec la dépendance en inclusion, nous avions créé un dispositif de cinquième risque.

Comment sont aujourd'hui couvertes les personnes qui avaient souscrit cette garantie dépendance par le passé ?

Les adhérents peuvent choisir de rester sur les anciennes offres qui ne sont plus référencées ou d'aller sur les nouvelles offres référencées qui n'ont pas de couverture dépendance en inclusion. La prise en charge par l'Etat d'environ 1 euro par agent n'est pas un élément significatif dans le choix.

Est-ce qu'il y a des zones de concurrence entre les différentes mutuelles du groupe Vyv ?

Une des grandes forces du groupe Vyv c'est que nous sommes tous complémentaires et pas en superposition. Le référencement aux Affaires sociales en est une bonne preuve. C'est une victoire commune pour deux acteurs du groupe Vyv (MGEN et Harmonie Fonction Publique) sur deux ministères symboliques, celui de la Santé, et celui du Travail. Sur la Fehap, également nous avons été retenus ensemble, Harmonie Mutuelle et MGEN. Nous sommes dans une logique d'addition de nos forces plutôt que dans une logique de duplication.

Quels sont vos projets de développement ?

Une fois qu'on a remporté les appels d'offres, encore faut-il faire adhérer les structures et les agents, notamment aux Affaires sociales et à la Fehap. Nous sommes également en train de refonder notre offre dédiée aux expatriés. Nous réfléchissons également à utiliser les services créés par le Groupe Vyv pour enrichir notre gamme adhérent MGEN. Enfin, nous avons un objectif de multi-équipement : les solutions épargne, retraite, assurance-vie du groupe Vyv doivent être articulées dans notre discours commercial.

Quels sont vos chantiers en tant que responsable des services innovants du groupe Vyv ?

La première phase est focalisée autour des synergies : le rapprochement de nos assisteurs -ce sera fait d'ici la fin de l'année- et le rapprochement de nos réseaux de soins. Nous sommes également en train de rapprocher nos plateformes « avantages », qui offrent des réductions à nos adhérents. A partir de juillet, tous les adhérents de la MGEN pourront avoir accès au programme Vivoptim et nous pourrons réfléchir à l'articulation de ce dispositif d'e-santé avec d'autres dispositifs qui peuvent exister chez Harmonie.

Sur le logement, vous avez annoncé un rapprochement avec le groupe Arcade. Quels sont les projets en cours ?

Nous travaillons sur la création d'une plateforme sur le logement. Jusqu'à présent, nous avions un partenariat MGEN avec l'entreprise EP, dont nous sommes actionnaires. Cela se traduisait par la mise en place d'une plateforme, Izigloo, passport Habitat permettant d’évaluer des besoins de de rénovation énergétique. Nous réfléchissons à étendre cette plateforme. Nous souhaitons aussi réfléchir à des services d’accompagnement aux bénéficiaires d'un logement social (prévention, rénovation énergétique, accompagnement éducatif des enfants...) Le champ des possibles est grand, mais nous souhaitons capitaliser dans un premier temps sur les 160 services qui existent déjà dans nos mutuelles.

Quel sera l'impact de la mise en place du reste à charge zéro pour vous ?

Nous sommes en phase de chiffrage. Même à l'intérieur du groupe Vyv, les impacts pour nos mutuelles seront peut-être différents. Pour mettre en place la réforme, il faudra adapter les systèmes d'information et modifier les contrats et règlements mutualistes. Nous devrons également intégrer la réforme du rac 0 dans nos dispositifs de conventionnement au niveau des réseaux réseaux de soins. Il y a du travail !

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