Absentéisme : « Le modèle économique des services en inclusion est dévalorisant »
Florian Reinaud, président de la start-up Concilio, considère que proposer des services pour combattre l'absentéisme dans le cadre de la complémentaire santé sans aucun surcoût pour l'entreprises dévalorise le service.
Les assureurs sont des partenaires naturels pour aider les entreprises à maîtriser l'absentéisme de leurs collaborateurs. « Les entreprises sont prêtes à payer pour un service dont elles perçoivent la valeur », indique Florian Reinaud, président de la start-up Concilio, pour qui « proposer des services en inclusion dévalorise complètement le service ».
Créée en 2015, Concilio propose aux entreprises une plateforme digitale avec deux volets : la téléconsultation médicale et un service d'orientation dans le parcours de soins pour aiguiller le patient vers le bon médecin généraliste ou spécialiste. La plateforme est proposée aux entreprises en BtoB, à la fois pour le salarié et son entourage familial. « S'il y a en France une médecine à deux vitesses c'est lié à une dissymétrie d'information plutôt qu'à une question de moyens financiers », considère Florian Reinaud, président de la start-up Concilio, pour qui « avoir un médecin dans la famille permet de s'orienter plus facilement dans le parcours de soins, dans un contexte de sur-spécialisation des professionnels de santé ».
Concilio permet donc de réduire le stress et de gagner du temps. Elle couvre des situations aussi diverses comme la téléconsultation d'un enfant avec fièvre à 6h du matin que la prise de rendez-vous avec un neurologue reconnu pour le grand-père atteint de la maladie de Parkinson et habitant en zone rurale. « Les entreprises ont fait beaucoup de progrès sur la qualité de vie au travail ou la prévention, mais les questions purement médicales sont encore considérés en dehors du champ d'action de l'entreprise », considère Florian Reinaud, ancien médecin urgentiste.
Faible taux d'utilisation des services en inclusion
Pour les entreprises, le service de Concilio coûte quelques euros par mois et par salarié. Le forfait annuel est calculé en fonction du nombre de salariés potentiellement couverts et décorrélé de l'usage réel. « Nous pensons que notre service a une place naturelle dans la complémentaire santé, mais il faut attendre une certaine convergence avec les assureurs pour qu'ils acceptent d'accorder une valeur aux services. Pour l'instant, nous préférons proposer Concilio directement aux entreprises et maîtriser la communication car nous constatons des taux d'utilisation mille fois supérieurs », continue Florian Reinaud. Concilio affirme que la moitié des salariés des entreprises créent un compte pour eux et leur famille et que pour chaque compte créé, il y a en moyenne de 3 à 4 utilisations du service par an. 85% des usages concernent la recherche de médecins et la prise de rendez-vous avec un médecin recommandé.
Depuis sa création, Concilio a levé 5 millions d'euros. La start-up couvre une cinquantaine d'entreprises et potentiellement 40.000 personnes. Concilio n'a pas encore assez de recul pour mesurer l'impact de son service sur l'absentéisme des salariés.
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