Adrien Couret (Aéma) : "Les besoins de protection vont croître"

jeudi 3 février 2022
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Aéma Groupe publie son premier Observatoire de la protection des Français. Adrien Couret, son directeur général, pointe une hausse des besoins de protection qu’il va falloir financer.

La santé physique, la retraite et la dépendance arrivent en tête des risques qui nécessitent davantage d’accompagnement, selon l’Observatoire de la protection des Français, réalisé par l’IFOP pour le groupe Aéma. L’enquête menée auprès de 3.000 Français révèle leurs attentes en matière d’assurance.

Les Français attribuent une note de 6 sur dix concernant le sentiment global de protection pour soi et leurs proches. Ils se sentent plutôt bien protégés sur leurs biens matériels (note de 6,3 sur 10) ou sur la santé, (5,9), tandis que sur d’autres domaines comme la préparation à la retraite (5,4), la sécurité financière (5,3) ou encore l’anticipation de la dépendance (5,0), ce sentiment est plus mitigé

Le degré de protection des Français est corrélé à leur statut social. Le sentiment de précarité a été amplifié par la crise Covid dans les classes populaires alors que les plus aisés se sentent à l’abri face aux conséquences de la pandémie.

Parmi les nouvelles attentes, 85% des Français souhaitent des solutions plus personnalisées, créées sur mesure et en fonction de leurs besoins. Concrètement, un tiers d’entre eux se disent favorables à un contrat flexible qui s’adapte à l’évolution de leurs besoins, 29% veulent avoir un interlocuteur dédié et presque un quart des répondants voudrait avoir en face des interlocuteurs qui ont pris le temps de connaître leur situation.

82% demandent un accompagnement global tout au long de leur vie et 33% expriment une demande d’accompagnement pour préparer la fin de vie. 67% des Français affirment qu’un assureur doit être un acteur de changement dans la société, notamment dans le domaine d’accès aux soins (25%) et de la prévention (22%).

Parmi les différents types d’organismes assureurs, 43% des personnes interrogées préfèrent un mutualiste, 23% une assurance traditionnelle, 11% une banque et 23% n’ont pas de préférence. « Plus la personne est âgée et aisée, plus le tropisme mutualiste est important », signale l’IFOP.

La crise sanitaire a conduit 44% des Français à se protéger davantage auprès des assureurs, selon cette étude. Leurs attentes vis-à-vis de leur assureur ont également évolué pour 42% des répondants. 56% souhaitent un engagement des assureurs auprès des pouvoirs publics pour l’accès aux soins, le financement de la dépendance, de la retraite, le pouvoir d’achat et la liberté de choix.

Demande de lien humain

En revanche, uniquement 35% des Français expriment une volonté d’augmenter les outils numériques à leur disposition et 22% en veulent moins. L’Ifop souligne une segmentation des attentes en matière du numérique avec une volonté d’une partie de la population de remettre de l’humain dans le service client. « Le maillage territorial est extrêmement important pour Aéma Groupe. Nous avons aujourd’hui 500 points d’accueil Macif, 1.000 agences Abeille et 300 agences Aésio. En France, quiconque a à un quart d’heure, vingt minutes de chez lui, la capacité d’avoir un contact physique avec un conseiller d'Aéma Groupe. Notre modèle c’est de maintenir cette proposition qui est nécessaire et différenciante. Nous ne diviserons pas par deux notre réseau comme le font certains », indique Adrien Couret, DG d’Aéma Groupe.

Cela va coûter plus cher

Concernant les formes de solidarité, 39% des Français souhaitent payer des cotisations plus faibles, 35% veulent qu’elles soient calculées en fonction des revenus. « On a du mal à expliquer aux Français que le niveau de protection va s’accroître et que cela va coûter plus cher. Comment on va assumer les nouvelles charges sur la prise en charge de la dépendance ou l’impact climatique ? Cette profondeur de discussion, on n’arrive pas à l’avoir au niveau politique. Ce sont des sujets de temps long et, malheureusement, le temps politique c’est un temps court, considère Adrien Couret. Il est nécessaire de maintenir ce métier de relation, sortir du contrat d’assurance classique et essayer de résoudre des relations de vie, comme celle de la dépendance, sur laquelle les Français ont le sentiment d’être perdus. Cela ouvre une nouvelle dimension d'accompagnement pour notre métier d’assureur ».

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