CCR : "Nous sommes prêts pour l'observatoire de la concurrence"
En marge de la 15e journée Cat, CCR organisait une conférence de presse. L'occasion de faire le point sur le thème de l'assurabilité et les suites du rapport Langreney. Le réassureur se dit prêt pour la mise en œuvre d'un observatoire de la concurrence.
Ce mercredi 12 juin se tient la 15e édition des Journées Cat organisée par CCR sur le thème de l'assurabilité. Une problématique qui fait écho au rapport remis par Thierry Langreney au ministre de l'Économie. « C'est un excellent rapport et nous sommes alignés avec la plupart de ses préconisations », relève Édouard Vieillefond, directeur général de CCR.
Le contexte politique actuel avec la dissolution de l'Assemblée nationale par le président de la République crée un doute sur l'avenir des véhicules législatifs destinées à embarquer certaines propositions de Thierry Langreney. Les travaux autour de la proposition de la loi de Christine Lavarde sont par exemple suspendus en attendant les élections législatives. Pour autant, tout ne passera pas par voie réglementaire. C'est notamment le cas de l'observatoire de la concurrence. Ce dernier vise à surveiller l'évolution des parts de marché des assureurs afin de déceler d'éventuelles stratégies « d'évitement », comme le qualifiait Thierry Langreney lors de la présentation de son rapport.
Des signes de sélection dans certaines zones tendues
En d'autres termes, l'objectif est de vérifier que les assureurs jouent le jeu de la couverture assurantielle, même dans les zones exposées. Et le risque semble réel. « Nous observons un début de sélection dans certaines zones, avance le directeur général de CCR. Et cela pourrait devenir exponentiel ». CCR se dit prête pour créer la cartographie des parts de marché des assureurs. Le réassureur public n'attend plus que le courrier de Bercy pour le mandater. Il devrait arriver avant le premier tour des élections législatives. « Il faudra toutefois être prudent en la matière, prévient Édouard Vieillefond. Et éviter le name & shame ».
Ce n'est d'ailleurs pas la seule cartographie sur laquelle travaille CCR. Le réassureur œuvre à la mise en place d'une cartographie détaillée de l'exposition à tous les risques naturels sur le territoire au niveau de granularité le plus bas. « En France, nous avons besoin de cette cartographie des risques, poursuit le directeur général de CCR. Elle pourrait avoir une vocation opposable ». Par opposable, il faut comprendre que selon l'exposition de la zone des actions seront automatiquement déclenchées. Cela pourrait être des aides dans les zones dites rouges ou un plan de retrait pour les zones violettes. « Mais ce travail prendra des années », affirme Édouard Vieillefond. « Il sera par ailleurs nécessaire que l'arsenal juridique associé aux différentes zones d'exposition soit constitué », ajoute Jacques Le Pape, président de CCR.
RGA et prévention
Enfin, l'un des enjeux à venir sur le risque climatique concerne la prévention. Et tout particulièrement en matière de retrait et gonflement des argiles. « Le RGA devient le risque dominant », souligne Jacques Le Pape. Pour 2023, la facture sur ce péril se montait ainsi à 730M d'euros. Contre 640M d'euros pour les inondations et 350M d'euros pour le séisme de la Laigne. Pourtant, la sécheresse relève de la prévention individuelle. « Et nous ne savons pas encore faire en France, pointe Édouard Vieillefond. Alors que les mécanismes de prévention collectifs en inondation, comme les PPRI, fonctionnent ».
Le fonds Barnier pourrait mobiliser ses ressources pour soutenir ces mesures de prévention en RGA. Mais la route est encore longue. « En 10 ans, une seule opération financée par ce fonds concernait la sécheresse géotechnique », illustre Antoine Quantin, directeur réassurances, conseil et modélisation.
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