Agéa : Un nouvel agent vie sur deux disparaît dans les trois ans
INFOGRAPHIES – Dans son dernier observatoire de la profession, Agéa constate que les agents généraux spécialisés en dommages sont également les plus performants en vie. La fédération nationale des syndicats d’AGA observe que pour les nouveaux agents spécialisés en vie, 50% disparaissent dans les trois ans.
Agéa vient de dévoiler les chiffres de la deuxième édition de son observatoire économique des agents généraux. Les données, récupérées notamment via la Cavamac et les déclarations de 1.500 agents, permettent d’établir une cartographie précise de la profession.
Si le nombre d’agents (12.500) est en légère hausse par rapport à l’an dernier, la profession compte 927 nouveaux entrants depuis 2021, avec une moyenne de 830 nouveaux agents chaque année depuis 5 ans. La moyenne d’âge (49 ans) et la proportion de femmes (20%) de l’ensemble des réseaux restent inchangés. L’observatoire fait état d’un commissionnement moyen par agent (personne physique) de 317 000 euros (voir le graphique ci-dessous pour la répartition) et de 9.500 agences sur le territoire.
Concernant le mode d’exercice des agents (voir graphique ci-dessous), 18% d’entre eux évoluent encore en EIRL, mode d’exercice qu’il n’est désormais plus possible d’utiliser. « Compte tenu du nombre d’agents qui exercent encore avec ce statut, nous discutons avec Bercy de la façon dont nous pouvons aider les agents à évoluer vers le statut d’EURL », explique Pascal Chapelon, le président d’Agéa. Autre sujet, celui des agents exerçant en associations (21%) et pour lequel un tiers des AGA en exercice réfléchirait à franchir le pas. « Notre métier est de plus en plus professionnalisé. Être un agent multispécialiste est devenu compliqué et associer plusieurs compétences en agence est donc pertinent », complète ensuite le président de la fédération nationale des syndicats d'AGA.
Les agents vie en question
Avec 3,6Mds d’euros de commissions enregistrées par l’ensemble des réseaux en 2022 (en hausse de 2,3% par an en moyenne depuis 2015), le dommages représente 2,45Mds d’euros, la santé prévoyance 600M d’euros et la vie (épargne /retraite) 550M d’euros. « Aujourd’hui, près de 7.700 agents font plus de 50% de leurs commissions en dommages, indique Benjamin Proux, vice-président d’Agéa. En face, près de 1.800 agents spécialisés en vie font plus de 40% de leur commissionnement via cette activité. Ce qui est paradoxal car il n’ y a pas que les réseaux vie qui font de la vie, au contraire ce sont même les plus gros agents IARD qui tirent l’activité vie vers le haut », précise ce dernier.
Avec un commissionnement vie moyen de 63.000 euros, « les agences spécialisées en vie sont en grandes majorités des petites agences, où l’agent est seul ou avec un seul salarié », note Agéa. Selon les chiffres de la fédération, c’est surtout le taux de pérennité de ces profils qui est très faible. En effet, pour les nouveaux agents vie qui se lancent, 50% d’entre eux disparaissent au bout de trois ans (contre 89% pour les autres réseaux). Pire, ils ne sont plus que 43% à 5 ans et 45% à 10 ans.
« Ce modèle m’interpelle et force est de constater que les aides et l’accompagnement de ces agents ne sont pas suffisants. Peut-être faudrait-il réfléchir à un apport - en confort - d’un portefeuille de la part des compagnies pour les agents qui se lancent », poursuit Pascal Chapelon. Si une réflexion générale des mandantes pour accélérer sur la vie se pose actuellement, notamment avec la volonté d’Allianz de lancer son réseau dédié, d’autres questions se posent sur la cohabitation de réseaux déjà existants, notamment entre les A2P et les AGA chez Axa France par exemple.
Perspectives de recrutement
Ce panorama a ensuite été l’occasion pour Agéa de faire un point sur les effectifs en agences, qui comptent au global près de 26.000 salariés (CDI, CCD et alternants). Par exemple (voir graphique ci-dessous), 26% des agences de l’Hexagone comptent 4 salariés ou plus, pour un commissionnement moyen de 740.000 euros par agence. En fonction de la taille des agences et de leurs spécialités, entre 33 et 48% ont des perspectives de recrutement.
D’un point de vue géographique enfin, l’observatoire fait état depuis 2015 d’une réappropriation de certaines zones géographiques en lien avec la croissance démographique, notamment sur la façade Atlantique ou dans le nord de la France.
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